10
octobre 2006
L'édition
2006 de la Semaine Bleue, semaine nationale des retraités et des
personnes âgées se déroulera du 16 au 22 octobre 2006 et aura pour thème
« Jeunes et vieux… Ensemble ! » symbolisé par le dessin de Philippe
Geluck mettant en scène son personnage phare : Le Chat… et son fils.
« Allez à la pêche avec son voisin retraité qui vous indique les bons
coins, restaurer de vieilles locomotives avec un club du troisième âge
ou tout simplement discuter de la coupe du monde de football 1956 avec un
vétéran, tels sont quelques un des nombreux exemples qui symbolisent le
lien intergénérationnel. Car le vécu des uns sert à accompagner la vie
des autres et la transmission de génération à génération se fait
aussi et avant tout par le biais de l'échange et du partage » indiquent
en préambule les organisateurs de cet évènement.
La
Semaine Bleue s'annonce donc comme un moment privilégié de la vie
associative qui vise à informer et sensibiliser l'opinion sur la
contribution des retraités à la vie économique, sociale et culturelle.
Cet événement doit également permettre de mobiliser les Français sur
les préoccupations et les difficultés rencontrées par les personnes âgées
et de renseigner sur les réalisations et les projets des associations.
Cette
année, le thème « Jeunes et vieux… Ensemble ! » évoque les rapports
entre ces deux générations, si différentes et pourtant si proches au
regard des questions d'intégration et d'exclusion sociales. Proches, car
à l'instar de ce qu'Auguste Comte disait des prolétaires en 1929, nous
pourrions dire que jeunes et vieux « campent au sein de la société
occidentale sans y être casés ». Ils ne sont pas « casés », c'est-à-dire
qu'ils ne sont pas intégrés et ont quelques bonnes raisons d'avoir des
difficultés à l'être : leur inactivité professionnelle, leur décalage
culturel (la culture « jeunes » et la culture « senior »), leur
enfermement générationnel fruit de leur isolement et de leur
disqualification sociale, etc. …/…
Et
néanmoins différents aux yeux de tous. Parce qu'ils n'auraient pas les mêmes
valeurs, que leur mode de vie respectif les conduirait à une totale
incompréhension. Pire : parce que si les uns ne trouvaient pas leur place
dans l'appareil de production, ce serait parce que les autres ne le
quittent pas. Il est aujourd'hui courant d'opposer « jeunisme » et « âgisme
». Les clichés ne font qu'isoler toujours un peu plus chacun dans la
certitude de sa différence, et dans son incompréhension de l'autre.
A
l'égard des jeunes des banlieues le concept de « désaffilié » forgé
par Robert Castel a été remis en avant, soulignant le processus de
marginalisation dont ils sont souvent les victimes. Les vieux sont aussi
d'une certaine manière des « désaffiliés », réduits le plus souvent
à leur bulletin de santé, stigmatisés comme inactifs et menaçants pour
l'équilibre des comptes de la protection sociale. Une seule valeur leur
est reconnue en commun, en dépit des disparités extrêmes qui caractérise
leur situation respective : leur pouvoir d'achat. Le senior marketing tend
à conférer aux vieux le même statut de « cibles » commerciales que
les jeunes subissent depuis des décennies.
Dans
cette polarisation de l'échelle des âges sur ses deux extrêmes, tout
concourt à escamoter les générations intermédiaires, pourtant
susceptibles de consolider les liens intergénérationnels, en amortissant
les tensions et en dénouant les incompréhensions. Et si le temps de la
semaine bleue constituait un temps privilégié de rencontre et de partage
entre ceux que l'on dénomme les jeunes et ceux que l'on dénomme les
vieux ?
«
Le bien vieillir, passe inexorablement par le bien vivre avec les
personnes d'autres âges » concluent les organisateurs.
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