|
|
Le parti des Retraités, invité-surprise des élections israéliennes
Par Amy Teibel,
Associated Press
28 mars 2006
C'est sans conteste la grande surprise de ce scrutin. Le parti des Retraités, parti de défense d'intérêts particuliers, jamais représenté à la Knesset, s'est retrouvé mardi soir dans le rôle étonnant du faiseur de rois en Israël, crédité par les sondages sortie des urnes de six à huit sièges, et déjà courtisé par les élus de Kadima...
Le GIL, mot hébreu pour "âge" et acronyme de "Retraités israéliens pour le parlement", pourrait bien offrir à Ehoud Olmert la majorité solide dont il a besoin pour mener à bien son programme de retrait unilatéral d'une grande partie de la Cisjordanie.
Le chef du GIL n'est certes pas un retraité comme les autres. Rafi Eitan est la star du renseignement israélien devenu commentateur incontournable des affaires secrètes, l'ancien patron du Mossad pour l'Europe, dont le titre de gloire principal est d'avoir été le recruteur et l'agent traitant de Jonathan Pollard, ce spécialiste américain du contre-renseignement qui devint espion au profit d'Israël.
Le maître-espion retiré des affaires a déclaré mardi qu'il s'alliera avec quiconque se pencherait sur les intérêts des retraités. A Kadima, on affirmait qu'Olmert n'aurait aucun problème à former une coalition avec Eitan, et on se disait sûr que le GIL serait partant.
Le numéro deux sur la liste des Retraités, Yaacov Izri, affirmait pour sa part qu"'aucune promesse n'a été faite à aucun parti, à aucune personne dans aucun parti. Nous ne sommes dans la poche d'aucun parti".
Pour les observateurs, le vote GIL, qui laissait mardi soir les Israéliens un peu incrédules, est avant tout un vote protestataire. Le parti des Retraités se pose en défenseur des 750.000 Israéliens à la retraite, mais semble avoir ratissé plus large et obtenu le soutien d'autres électeurs que ceux à cheveux gris. Eli Yatzpan, un acteur très célèbre, avait annoncé qu'il voterait pour le GIL.
Et Natalie Ramati, 26 ans, a expliqué avoir voté pour les Retraités, parce qu'il se préoccupe des exclus de la société. "J'ai essayé de voter pour le moindre mal", disait la jeune fille, votant à Tel Aviv aux côtés de sa mère, qui elle aussi a donné sa voix au GIL.
Et selon Shelly Yachimovitch, responsable de la campagne travaillistes, c'est en effet surtout en écrasant les plates-bandes du parti dirigé par Amir Peretz que les Retraités auront réalisé leur score surprise. "Je me suis retrouvée à convaincre des gens de renoncer à voter pour les Retraités au lieu des travaillistes", disait-elle sur le site du quotidien Haaretz.
|
|
