9 novembre 2006
Selon une
étude, 91,6 % des personnes âgées ont eu au moins un contact personnel
au cours des quinze derniers jours.
Une personne âgée sur cinq n'a pas l'occasion de parler quotidiennement à
quelqu'un. Pour comprendre les causes de la solitude et contribuer à sa
prévention, les auteurs de l'enquête "Isolement et vie
relationnelle", réalisée à l'initiative d'un collectif de huit
associations caritatives non gouvernementales, ont interrogé 5 000
personnes de plus de 60 ans, de janvier à mars 2006.
Selon cette étude, 91,6 % des seniors avaient eu au moins un contact
personnel au cours des quinze derniers jours : 54 % avaient des visites
familiales fréquentes, 66 % des appels téléphoniques réguliers et 82 %
quelqu'un à qui recourir en cas de problème. Mais seulement un tiers
cumulaient les trois.
La famille ne suffit pas toujours à préserver de l'isolement. Lorsqu'elle
se réduit à un ou deux membres, les contacts téléphoniques ne
concernent plus que 24 % des sondés et les visites 15 %. Les principales
raisons de la solitude sont le manque d'amis (100 % des réponses), la
perte d'un être cher (45 %) et la maladie (31 %). La période critique
est celle de 79 à 83 ans.
"Je guette ma voisine et je fais exprès de sortir sur le palier en même
temps qu'elle pour échanger quelques mots", explique une vieille
dame. "Sortir, c'est vivre", proclament les personnes âgées.
"Je vais au cimetière discuter avec les gardiens qui sont adorables,
et je rencontre plein de gens seuls, comme moi", ajoute une autre.
Rien d'étonnant à ce que de nombreuses personnes réclament la mise en
place de transports adaptés et d'un réseau de bénévoles pour les
accompagner dans leurs activités ou dans les magasins. Quand ces commodités
existent, elles restent difficilement accessibles aux plus démunis : le
minimum vieillesse est de 610 euros mensuels et 15 % des seniors sont en
difficulté financière. "Je vais partout où c'est gratuit",
dit une personne interrogée.
Les seniors ont aussi besoin de contacts physiques et affectifs. "J'aimerais
pouvoir transmettre l'amour que j'ai dans le coeur", dit l'une. D'où
l'importance de l'animal de compagnie. Et le calvaire de devoir s'en séparer
lorsqu'on entre en maison de retraite. Pour ne pas condamner les anciens
à "regarder la vie sans la vivre", et éviter les suicides -
après 85 ans, le taux est huit fois plus élevé que chez les 15-24 ans
-, l'étude recommande une meilleure coordination des interventions des
services sociaux et des associations sur le terrain.
Au lieu de proposer des activités stéréotypées, il conviendrait de
favoriser les échanges entre personnes ayant les mêmes centres d'intérêt,
de promouvoir des initiatives comme des clubs à domicile. Un monsieur âgé
résume ces aspirations : "Ne pas se sentir rejeté, avoir de quoi
vivre décemment, avoir une vie en collectivité où chacun puisse trouver
sa place en fonction de ses aptitudes, de ses capacités et de ses rêves."
--Associations membres du collectif : Croix-Rouge française, Fédération
de l'entraide protestante, Fonds social juif unifié, Religieuses dans les
professions de santé, Secours catholique, Association des cités du
Secours catholique, Fédération française de la société de
Saint-Vincent-de- Paul, Petits Frères des pauvres.--
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