Le nombre de personnes de plus de 60 ans devrait augmenter de 80 % d'ici à
2050
Par Anne Chemin, Le Monde
France
20 mars 2007

Certains l'appellent déjà le "papy-boom" : au fil
des décennies à venir, les équilibres entre jeunes et vieux au sein de
la population française devraient se modifier en profondeur. A l'horizon
2050, le nombre de personnes âgées de plus de 60 ans, qui est
actuellement de 12,6 millions, devrait ainsi passer à 22,3 millions,
soit une augmentation de 80 % ! "Le vieillissement de la population
française est inéluctable, au sens où il est inscrit dans la pyramide
des âges actuelle", constate Isabelle Robert-Bobée dans un numéro
d'Insee première paru en juillet 2006.
Ce papy-boom est le lointain écho du baby-boom de l'après-guerre. La
reprise de la fécondité de la Seconde guerre mondiale jusqu'au début des
années 1970 a donné naissance à des générations nombreuses qui
atteignent aujourd'hui l'âge de la retraite. "Elles seront aux portes de
la grande vieillesse vers 2025 et auront disparu dans les années 2040",
note Alain Monnier dans un numéro de Population et sociétés de février.
Grâce aux progrès de la médecine, elles bénéficieront d'une espérance de
vie nettement plus longue que leurs aînés : en 2004, elle a franchi,
hommes et femmes confondus, le seuil historique de 80 ans.
Dans un rapport sur les "perspectives financières de la dépendance"
remis à Philippe Bas, le ministre délégué à la Sécurité sociale et aux
personnes âgées, Hélène Gisserot, procureur général honoraire près la
Cour des comptes, souligne que la prise en charge des personnes
dépendantes pourra de moins en moins reposer sur les proches. En raison
de la réduction de la taille des familles, de la croissance de l'emploi
des femmes et du choix de l'"autonomie intrafamiliale" - en 2005, 26 %
des ménages se disaient prêts à accueillir un parent dépendant chez eux
contre 31 % en 2000 -, le rapport prévoit une "raréfaction des aidants
familiaux".
"PLAN SOLIDARITÉ"
Pour prendre en charge ces personnes âgées dépendantes, Philippe Bas
avait lancé, en 2006, un plan solidarité grand âge, qui prévoit de créer
chaque année 5 000 places en établissements, 6 000, puis 7 500 places en
services de soins infirmiers à domicile, 1 100 places d'hébergement
temporaire et 2 500 places d'accueil de jour. "Ce plan devrait
représenter entre 400 et 800 millions d'euros de dépenses
supplémentaires par an", constate Mme Gisserot. Selon le centre
d'analyse stratégique, au moins 350 000 postes seront à pourvoir dans
les métiers de la prise en charge des personnes âgées de 2005 à 2015.
Philippe Bas souligne que la part de la dépendance dans le PIB,
aujourd'hui proche de 1 %, sera comprise en 1,2 et 1,3 % dès 2020. Pour
relever ce défi, le ministre propose de développer une cinquième branche
de la protection sociale, de financer cet effort sans augmenter les
prélèvements obligatoires en poursuivant les efforts de bonne gestion de
l'Etat et de la Sécurité sociale, et de donner à tous les Français la
possibilité de compléter l'effort de la solidarité nationale en mettant
en place une prévoyance individuelle, dans le cadre de contrats
d'assurance dépendance.
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