Décès de Lucien Léger, ex plus vieux détenu de France
Senioractu.com
France
21
Juillet 2008
Lucien Léger, qui fut le plus ancien prisonnier de France avant sa libération conditionnelle le 3 octobre 2005 a été retrouvé mort le 18 juillet dernier à son domicile de Laon (Aisne), indique une récente dépêche de l'agence Reuters, citant une source policière. Il avait 71 ans et semble être décédé seul de mort naturelle. Son décès pourrait remonter à une quinzaine de jours.
Le plus ancien prisonnier de France, Lucien Léger, était donc sorti de prison le 3 octobre 2005. Il avait 68 ans et était resté plus de 40 ans derrière les barreaux. A sa sortie de prison, le prisonnier avait vécu ses premières heures d'homme libre chez Lucien Bernhard, un boulanger à la retraite qui avait accepté de l'accueillir à son domicile de Landas dans le Nord.
A l'époque, Lucien Léger avait déclaré sur la chaîne de télévision LCI qu'il voulait « se reposer » et trier ses cartons d'archives. « Je me sens comme quelqu'un qui est en dehors de la prison mais exactement comme quand j'étais en prison, il n'y a pas de différence », avait-t-il alors ajouté.
Depuis sa libération, indique un récent article du Monde, « il continuait à militer contre les longues peines auprès de ceux, nombreux, qui l'avaient soutenu. En avril, il était encore devant la Cour européenne des droits de l'homme, afin d'obtenir, en appel, une condamnation de la France pour "traitement inhumain et dégradant et détention arbitraire" ».
Historique
Lucien Léger a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 1966 pour le meurtre d'un petit garçon, Luc Taron, âgé de onze. Son corps avait été retrouvé sans vie dans le bois de Verrières-le-Buisson (Essonne), mort par strangulation.
Libérable sous condition depuis 1979, il clame son innocence dès l'énoncé de son verdict et multiplie les demandes de remise en liberté depuis plus de vingt ans. En 1999 la commission d'application des peines rendait un avis favorable à sa libération conditionnelle, mais la demande était rejetée par le ministre de la Justice en juin 2000.
Un an plus tard, en juillet 2001, la juridiction régionale de libération conditionnelle rejetait sa demande ; décision confirmée quatre mois plus tard par la juridiction nationale de libération conditionnelle au motif, que Lucien Léger niait sa culpabilité, à cause de « tendances paranoïaques » accompagnées d'un refus de suivi psychologique et enfin, en raison de la fermeture de la boulangerie qui devait lui fournir du travail à sa sortie de prison. Le problème de l'emploi ne se posait plus puisque Lucien Léger était désormais retraité de l'administration pénitentiaire
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