Les seniors toulousains redoutent la solitude et les transports
Par Silvana Grasso, La depêche du midi
30 Octobre 2008
France
Le Conseil des seniors mis en place par la mairie devrait donner la parole aux anciens.
« Les aînés ne sont parfois pas suffisamment représentés dans les instances de la ville, d'où la création de ce Conseil des seniors inscrit dans le cadre de la Démocratie locale. Une mise en place qui devrait se faire dès janvier 2009 », précise Cécile Ramos, adjointe au maire en charge des seniors. Réunis hier à la Maison des associations, les membres de ce Conseil ont présenté un vaste projet. Une première rencontre qui constitue une étape de concertation au vu d'une population qui augmente. « Les chiffres de l'Insee le disent : à l'horizon 2030, 24 % de la population seront constitués par les seniors », remarque Cécile Ramos.
FONCTIONNEMENT DE CE CONSEIL
Après différentes réunions de quartier démarrées le 15 octobre, le Conseil des seniors est le premier volet thématique de ce
programme.
« La ville propose beaucoup de choses en direction des aînés mais d'une façon très disparate, poursuit l'élue. Il faut donner de la cohésion à cette démarche ». Elle poursuit : « Prenons l'exemple du CCAS, (centre communal d'action sociale), situé rue Belfort. Extension de la municipalité, il est « bras séculier » de la ville. Il réalise beaucoup de choses en direction des personnes du 3e âge, en proposant notamment des solutions individualisées d'accompagnement. Et malgré tout cela, le CCAS est un lieu mal connu et mal repéré. Nous devons le ramener au sein de la cité et lui redonner son importance ».
Toulouse est une ville jeune et étudiante. Pourtant, elle est aussi une ville « bipolaire », puisque près de 17 % de la population, soit près de 72 000 personnes a plus de 60 ans. Le Conseil des seniors trouve donc toute sa place.
Composé de plusieurs collèges, (associations, institutions et partenaires divers tel le conseil général, ainsi qu'un collège de personnalités qualifiées), le Conseil des seniors se réunira sous la forme d'un comité d'animation une fois par mois avec des commissions de travail ouvertes à tous les aînés : « Cela nous paraît essentiel de développer sur la ville le volet intergénérationnel et les moyens de déplacement en ville », souligne Cécile Ramos.
Deux aspects incontournables pour « mieux vieillir » dans la Ville rose.
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Comment vivez-vous à Toulouse ?
Roland Lartigue, 78 ans. Ancien commercial et commerçant, Roland est aujourd'hui responsable du club des seniors des Minimes. « Je suis passionné par la vie associative, avoue-t-il. Et j'ai toujours suggéré la création d'un tel Conseil qui serait composé de seniors, bien sûr mais aussi d'élus ». Il poursuit : « Pour moi, l'essentiel est la communication et les échanges, souvent absents chez les seniors, souvent en dehors de la vie citoyenne. Ce Conseil serait une façon de les remettre dans « le coup ». « Vous savez, les aînés sont porteurs de message ».
Pour Roland, la sécurité et les transports sont les deux préoccupations majeures des gens du 3e âge. « Le métro leur fait souvent peur. Nous restons des proies faciles ».
Andrée Carbone, 75 ans. Ancienne employée de mairie, Andrée s'applique à améliorer la vie de ses adhérents du club d'Empalot. « Ces personnes ont un immense besoin de parler, d'échanger, ces foyers sont leur seconde maison ».
Selon elle, la solitude est la grande question des seniors : « Ils se referment sur eux, mais il suffit de leur tendre la main pour qu'ils se confient facilement ». Les transports sont l'autre préoccupation des seniors : « Les gens âgés ont souvent peur du métro. Ils craignent de tomber. Les bus les rassurent davantage. Mais le réseau n'est pas suffisamment étendu ».
« Vous savez, nous sommes plutôt heureux à Toulouse, même si on aimerait plus d'encadrement pour notre sécurité ».
Roger Boujard, 73 ans. Roger était fleuriste. Aujourd'hui il est responsable du Club des violettes de Lalande. « J'aimerai qu'on recense précisément les seniors pour les inciter à rejoindre les clubs et rompre ainsi leur solitude ». Selon lui, le gros problème des seniors reste les déplacements. Le métro ne les rassure pas. Les déplacements en sous-sol les effraient, certains sont
claustrophobes.
« En même temps, il est perçu comme un moyen de déplacement pratique mais aussi inquiétant par son espace, ses escalators, son immensité. L'idéal serait d'intensifier le réseau bus comme on l'avait demandé. Et bien sûr maintenir la gratuité ».
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