Donner une seconde jeunesse à la vieillesse
Par Le Fou, le Pays
16 Mai 2008
Burkina Faso
Une grande partie du monde, particulièrement l'Afrique s'est émue, pour ne pas dire qu'elle a été indignée en voyant les images de vieillards et de vieilles morts seuls d'étouffement et de chaleur pendant l'été exceptionnellement chaud de l'année 2002 en France parce qu'ils étaient abandonnés par les leurs qui se sont contentés de les enfermer dans des asiles, pompeusement appelés maisons de
repos.
En Afrique, particulièrement au Burkina Faso, jusqu'à une époque récente, on entourait les vieilles personnes, les personnes du troisième âge, de beaucoup d'affection et elles finissent toujours leurs jours au milieu des leurs, dans la famille. Nous avons tenu à préciser "jusqu'à une époque récente" parce que de nos jours, les liens familiaux et amicaux se distendent chaque jour davantage à cause de l'individualisme ambiant et de la vie chère. Mais cela ne peut tout expliquer. Il faut reconnaître que des ressorts sont cassés dans notre société où le partage était érigé en
dogme.
Au Burkina Faso, des associations luttent actuellement pour donner une seconde jeunesse à la vieillesse. Tout est fait pour persuader les vieilles personnes, notamment les fonctionnaires retraités que tout n'est pas encore fini. Les vieilles personnes ont leur place dans la société, elles sont utiles. Tout commence par le respect qu'on porte à leur âge et à leur personne. Il faut leur prouver qu'elles intéressent la société.
C'est ce que vient de réussir la dynamique Association génération solidaire qui organise des bals de retrouvailles au profit des personnes âgées. Les manifestations de l'Association génération solidaire ne se limitent pas seulement à la capitale, elles s'étendent aux provinces.
L'action de l'Association génération solidaire a pour but de temps à autre de tirer les vieilles personnes de leurs chaises longues et de leurs habitudes quotidiennes en leur faisant écouter les airs de musique de leur temps et en les faisant esquisser des pas de danse de leur époque. Il faut égayer de temps à autre les papi et les mami. L'objectif de l'Association est d'être solidaire en tout avec cette catégorie de nos concitoyens en évitant leur marginalisation. A la suite de l'Association génération solidaire, d'autres ont été créées avec les mêmes
objectifs.
L'action de ces associations aura un meilleur impact si elle est soutenue par le gouvernement, essentiellement à travers le ministère de l'Action sociale et de la Solidarité nationale. L'intérêt de l'Etat pour les vieilles personnes et les retraités ne doit pas se limiter à leur verser à la fin de chaque trimestre leur pension, dérisoire par ailleurs. Le ministère de l'Action sociale et de la Solidarité nationale doit s'investir à côté d'elles à son tour et davantage en initiant par exemple des excursions à leur profit.
Les vieux collègues de service ne doivent pas seulement se rencontrer une seule fois par trimestre devant les guichets de la CARFO ou de la CNSS. Ils méritent mieux de la part de la nation. On peut arguer la question de moyens pour leur refuser des facilités dans les transports le système de santé. C'est un danger pour l'avenir de ce pays si les fonctionnaires actuellement en activité perdaient de vue qu'ils sont assis sur un socle bâti par leurs devanciers, ceux qu'on appelle les anciens, les doyens et qu'une catégorie de jeunes irrévérencieux passe le temps à
humilier.
Le destin logique de tout employé, qu'il soit du privé ou du public est d'aller un jour à la retraite. Pour beaucoup, c'est même une grâce. C'est ici le lieu de féliciter le gouvernement qui a déjà prolongé la durée de l'âge du départ à la retraite des fonctionnaires. Outre que le ministère de la Fonction publique perdait une précieuse part de son expertise, il faut dire également que les caisses de la CARFO et de la CNSS risquaient d'en pâtir considérablement.
Dans le cadre du présent propos, aborder les conditions de vie du retraité, d'une façon générale des personnes âgées, nous obligerait à de longs développements. Nous disons simplement que ces conditions ne sont pas reluisantes pour tous les retraités. Pour résumer la situation, il faut dire que c'est déjà une grâce pour les quelques rares retraités qui n'ont pas toujours à leur charge leurs fils et leurs filles et les enfants de ces derniers. Il ne faut plus compter sur un fils pour vivre et finir ses
jours.
Aussi, c'est déjà quelque chose que ceux-ci n'accablent pas leurs parents de leurs propres charges. C'est également une autre grâce pour le fonctionnaire burkinabè, une fois qu'il est à la retraite d'avoir son propre toit. A ce sujet, les pouvoirs publics doivent mettre en place une politique de l'habitat rigoureusement gérée au profit des fonctionnaires toujours en activité. Même si cette politique doit les indisposer, elle prévient des drames
futurs.
Grâce à leurs initiatives multiples et multiformes, l'Association génération solidaire permet à des hommes et à des femmes d'oublier par moment qu'ils ne sont pas des poids morts pour leur entourage. On leur permet de s'échapper de leur ghetto personnel. Un rayon de soleil éclaire l'espace d'un jour leur existence. Une action que l'Etat doit accompagner à tout prix.
Le troisième âge, tout le monde passe par là. Chacun est appelé à devenir vieux. Il ne faut jamais
l'oublier.
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