«Les personnes âgées ont besoin d’être aimées»

Express Mu

Zimbabwe

6 Avril 2008

Quel est l’objet de votre visite ? 
Je suis ici à la demande du Leonard Cheshire Home, en collaboration avec le ministère de la Sécurité sociale jusqu’au 4 avril, pour donner une formation à des personnes qui travaillent dans des maisons de retraite ou avec des handicapés. Avec cette formation, elles pourront transmettre leurs connaissances aux autres. 

Je note que votre pays a un besoin important en personnes formées et qualifiées pour cette tâche. Quels sont précisément les besoins des personnes âgées ? 
Elles ont d’abord besoin d’être aimées, c’est le plus important. Tout le reste vient automatiquement. Mais je note que c’est ce qui leur manque le plus. Arrivé un certain âge, les besoins physiques et psychologiques sont autres. De plus, beaucoup de personnes vieillissent seules, après avoir perdu leur conjoint. 

On a souvent tendance à les ignorer. Quel est l’impact de cette indifférence ? 
En les ignorant, nous les maltraitons. Jeunes, ils étaient chefs de famille Et tout à coup, on les écarte parce qu’ils sont trop vieux. En Afrique, notamment au Zim-babwe, d’où je viens, les jeunes diabolisent parfois les vieux. Les petits-enfants les prennent pour des sorciers/ères parce qu’ils ont la peau ridée, les yeux rougis et des doigts tordus par la maladie. C’est malheureux. Les seniors sont si déprimés qu’ils commettent parfois l’irréparable. 

Si nous avons des gens pour s’occuper d’eux, leur vie changera pour le mieux. Quelles sont les qualités requises pour s’occuper de ces personnes? 
Il faut avoir une connaissance générale en matière de santé. Les personnes âgées ont des besoins précis, et il est important de savoir qu’elles réagissent différemment. Il faut aussi connaître les techniques pour assister ces personnes dans leur vie quotidienne, pour prendre leur bain, par exemple. Mais le plus important, c’est d’avoir beaucoup de patience et de comprendre pourquoi les personnes âgées deviennent parfois difficiles à vivre. 

Si les soignants comprennent cela, ils pourront s’occuper des vieux plus humainement. Les carers peuvent avoir des moments de doute et se sentir las. C’est pourquoi il faut aussi savoir les écouter pour qu’ils ne se sentent pas démunis face à une situation qui pourrait finir par générer de la maltraitance. 

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