Gabon: Des associations défendent les droits des personnes âgées

Allafrica.com

23 Janvier 2009

Gabon

Un collectif de cinq association a organisé jeudi à Libreville, une conférence pour préserver les droits des personnes âgées et interpeller l'opinion publique sur la place de ces derniers dans la société gabonaise.

Le Gabon, dont l'espérance de vie des habitants, il n'y a pas si longtemps, tournait autour de 40 ans, a bien changé. Aujourd'hui, elle est de 62 ans pour les femmes, et 57 ans pour les hommes. Ce qui traduit inévitablement une augmentation du nombre « d'anciens » dans la population.

« La communauté familiale se trouve aujourd'hui à l'épreuve de la vieillesse », a expliqué le psychologue Bissiémou-Bi-Kondou, directeur adjoint de l'hôpital psychiatrique d'Owendo, à Libreville.

« La condition des personnes âgées dans notre société devient très préoccupante. Quand l'heure de la retraite sonne, avec l'arrêt de l'activité professionnelle, ces dernières cultivent un sentiment d'inutilité, tout en étant de plus en plus isolées », a déclaré M. Bissiémou-Bi-Kondou.

La vraie question, semble-t-il, est celle du rôle à jouer de la « communauté familiale », au sens africain, soit la grande famille, celle du sang, mais aussi du clan. Autrefois, la vieille personne était le sage, le conseiller, ou encore le gardien de l'histoire de la famille. D'où une position sociale forte, respectée.

« A partir de réalités copiés en Europe ou en Occident, la modernisation de notre société a amené l'abandon de ces personnes. Les jeunes ont quitté le village pour chercher du travail en ville, ou tout simplement se désintéressent de leurs géniteurs », a souligné le Médiateur de la République, Jeanne Manomba-Kombila.

Pour le trésorier adjoint du réseau, Romain Saïzonou, il s'agit de s'inspirer des modèles occidentaux, afin de ne pas en reproduire les échecs : « Il faut avancer. On ne peut pas revenir à la structure du village, le futur doit s'inscrire dans le cadre de la ville ».

Et d'ajouter : « Nous devons nous rapprocher des personnes du 3ème âge, afin d'évaluer leurs vrais problèmes, et voir dans quelle mesure nous pouvons aider les familles à les prendre en charge. Nous devons éviter d'en arriver à la création d'établissements spécialisés type maisons de retraite ».

Le réseau REGARDH a déjà plaidé en faveur des droits des personnes âgées dans la société gabonaise, le 5 décembre dernier devant le Sénat, la « chambre des sages », et entend développer les activités de proximité pour leur insertion sociale.

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