Bombe au Havre : 2 300 personnes évacuées
Par Lorène de Susbielle, ouest-france.fr
13 Août 2009
France
Suite à la découverte d'une bombe britannique de 1944 sur un chantier de construction, au Havre, un important dispositif de sécurité sera mis en place vendredi matin pour neutraliser l'engin
explosif.
Le conducteur de la pelleteuse n'a pas dû en croire ses yeux ! Il y a une semaine, sa machine a déterré, lors de travaux de terrassement sur un chantier, une bombe britannique datant de la Seconde Guerre
mondiale.
Caractéristiques de l'engin : 1,30 m pour 463 kg dont 218 kg d'explosifs. Abîmée à ses extrémités, la bombe est « armée et opérationnelle », selon Christophe Darcy, du service de déminage.
Vendredi, les quelque 2 300 personnes habitant dans le quartier Saint-Nicolas, près des docks, seront évacuées le temps de l'opération de neutralisation. En attendant, la bombe a été enfouie sous plusieurs mètres de sable et de
terre.
« Ce sont des choses qui arrivent souvent au Havre, rassure Jean-Michel Mougard, secrétaire général de la préfecture de Seine-Maritime. Le quartier Saint-Nicolas a particulièrement été visé pendant la Seconde Guerre
mondiale. »
Plus que le quartier, c'est toute la ville qui a subi de graves bombardements pendant le conflit. Les vieilles pierres doivent se rappeler surtout du mois de septembre 1944.
Pour affaiblir l'occupant, l'aviation britannique bombarde allégrement Le Havre afin de déloger le reste de la garnison allemande. Le 5 septembre, en deux heures, plus de 10 000 immeubles sont détruits.
Une découverte pas si inhabituelle
« On compte 10 à 20 % de ratés dans les tirs », affirme Christophe Darcy. C'est dire combien de bombes se cachent encore sous les pieds des Havrais ! Depuis 2003, 11 bombes, de 50 à 500 kg, ont été ainsi découvertes au hasard de travaux. Et ce sont 10 à 15 tonnes de munitions (grenades, bombes, mines...) qui sont trouvées chaque année dans toute la
Normandie.
Pour les Havrais, ce n'est pas inhabituel. Les résidants du quartier Saint-Nicolas préparent l'évacuation de vendredi, râlent un peu, mais n'angoissent pas. Patrick Bourienne, patron du café de la Métallurgie et de la Marine, explique que « le stress est dans l'évacuation, pas dans une potentielle explosion ». Denise et Yves Mangard, 84 et 89 ans, confirment : « On a vécu les bombardements au Havre ! Alors on ne s'affole pas pour le désamorçage d'une bombe. »
Malgré l'habitude, un important dispositif sera mis en place vendredi. Un périmètre de sécurité d'un rayon de 400 m autour de l'engin explosif sera instauré. La présence d'une maison de retraite toute proche complique l'évacuation. La Villa Saint-Nicolas compte 109 résidants. Six seront acheminés vendredi matin vers l'hôpital Pasteur. Près de 91 personnes âgées, dont 31 en fauteuil roulant, et 28 atteintes de la maladie d'Alzheimer, trouveront refuge dans les Docks Océane. Jean-Paul Dupuis, le directeur, ne s'inquiète pas : « Nous aurons une salle réservée avec des sanitaires, une infirmerie et des lits médicalisés. »
L'intervention durera au moins trois heures. « C'est un travail minutieux, explique Christophe Darcy. La bombe a été choquée. Elle est donc sensible et délicate à désamorcer. » Quatre démineurs s'attelleront à la tâche. « Il n'y a aucun risque pour la population », insiste Jean-Christophe Mougard.
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