Pour des raisons objectives et une situation de force majeure - Report de l'accomplissement des rites du pèlerinage
All Africa
7 octobre 2009
Tunisie
La pandémie de la grippe A(H1N1) représente aujourd'hui à l'échelle planétaire une préoccupation majeure. Craignant que l'accomplissement du rite du pèlerinage cette année ne provoque une poussée de la pandémie de la grippe A(H1N1) et affecte la sécurité et la santé des citoyens tunisiens , la décision a été prise de reporter le rite sacré.
L'annonce a été faite hier au cours d'un point de presse tenu par M. Boubaker El Akhzouri, ministre des Affaires religieuses au siège de son département.
«Compte tenu de la nature de ce fléau qu'est la grippe A(H1N1), et de ses répercussions sanitaires certaines durant la saison du pèlerinage, et étant donné que la préservation de la vie humaine est un précepte sacré de la religion islamique, une décision définitive a été prise: reporter l'accomplissement du rite du pèlerinage», a souligné le
ministre.
Cette décision, a-t-il ajouté, «constitue une nécessité compte tenu de la pandémie qui sévit dans le monde». Afin d'expliquer ce qui a motivé cette mesure, le ministre a cité en premier lieu le souci de protéger la santé et la sécurité des citoyens tunisiens. «Un principe fondamental des orientations nationales» a-t il fait savoir.
D'ailleurs, de l'avis de la commission nationale chargée du suivi de l'évolution de la situation épidémiologique, le vaccin contre la grippe A(H1N1) ne sera pas disponible avant fin octobre, ce qui ne permet pas aux pèlerins tunisiens de se conformer aux nouvelles conditions dictées par les autorités saoudiennes qui exigent que la vaccination soit faite deux semaines avant l'obtention du visa, a expliqué encore le
ministre.
S'agissant notamment de l'âge des pèlerins qui doit être compris entre 12 et 65 ans, les personnes âgées, les femmes enceintes et les enfants ont été exclus d'emblée, ainsi que les personnes atteintes de maladies chroniques ou graves, car considérées comme les plus vulnérables à la grippe.
Les autorités saoudiennes ont,en outre, exigé que chaque pèlerin tunisien soit soumis à un thermotest avant de monter à bord de l'avion. Si sa température est supérieure à 38°, l'embarquement lui sera refusé. «Une telle mesure semble dure à appliquer et risque de heurter l'intégrité morale de nos citoyens» , a commenté le ministre, en ajoutant que toutes ces conditions ont joué un rôle prépondérant dans la prise de cette décision.
Répondant aux questions des journalistes concernant les répercussions de cette mesure sur les relations tuniso-saoudiennes , le ministre a relevé qu'il s'agit «d'une sage décision que nos frères saoudiens ont bien accueillie puisque les deux pays frères et amis partagent les mêmes soucis en matière de protection de leurs ressortissants».
Une campagne de sensibilisation réussie
Il est à noter que le nombre des citoyens inscrits sur la liste initiale des pèlerins de cette année a été de 6400. Après la deuxième opération de sélection exigée par les nouvelles conditions, ce nombre a baissé à 2751 candidatures. De plus, 185 candidats ont retiré leurs demandes et 55 se sont carrément absentés. «La plupart des candidats au pèlerinage, conscients des dangers qu'ils encourent, se sont désistés de leur propre gré. Il s'agit là du meilleur témoignage en faveur de l'efficacité de la campagne de sensibilisation menée par les ministères, les médias et les divers acteurs de la société civile qui ont formé une véritable prise de conscience parmi nos concitoyens», a relevé M. El Akhzouri .
Pour le ministre, le report du pèlerinage n'interfère pas avec les valeurs et les principes de la société tunisienne et résulte d'une concertation entre les différents intervenants chargés d'examiner la question, composée de représentants des ministères et des institutions concernées. Cette décision est basée sur un fondement scientifique tout en restant fidèle au référentiel religieux. «Préserver l'âme humaine est l'une des finalités majeures de l'Islam. Partant, la condition d'aptitude à l'accomplissement de ce rite sacré devient inexigible face à la gravité de la situation à laquelle nous sommes confrontés», a affirmé M. El
Akhzouri.
Il a par ailleurs souligné que des prêches du vendredi, des émissions de la radio et télévision tunisiennes seront consacrés à l'explication de cette décision au public, outre la prière du vendredi prochain durant laquelle la question sera largement évoquée.
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