Sénégal: Personnes âgées - Une tranche d'âge de moins en moins assistée
Issa
Niang, allafrica.com
8
avril 2009
France
La situation des personnes âgées préoccupe. C'est pourquoi, la communauté scientifique sénégalaise s'est saisie de la problématique afin d'analyser de manière rigoureuse les politiques et programmes mis en oeuvre pour accompagner le
vieillissement.
Les personnes âgées sont de plus en plus laissées à elles-mêmes. Il a été même constaté que les solidarités traditionnelles qui fondaient jadis nos sociétés, tendent à disparaître. Une manière tacite de les pousser progressivement vers les cimetières. Victimes de cet état de fait, les personnes âgées ont elle-même tiré la sonnette en appelant à un suivi continuel du vieillissement. 'La solidarité à l'endroit des personnes âgées tend à disparaître.
L'individualisme et la situation économique sont tels que c'est le sauve-qui-peut dans les familles. Chacun essaye de sauver sa peau. La solidarité n'est plus comme ce qu'elle était auparavant', regrette Babacar Niang de l'Amicale des retraités de la Radio télévision sénégalaise (Rts) et membre du Collectif des personnes âgées du Sénégal. Pourtant, les familles gagneraient à porter plus d'attention aux personnes âgées et à les associer aux processus de prise de décision pour le développement économique, relève l'ancien cadre de la Rts qui s'exprimait lors de la Journée d'animation scientifique sur le thème : 'Politiques et programmes en faveur des personnes âgées : Etat des lieux et perspectives'. Cette rencontre qui se tenait dans les locaux de l'Ucad II, est organisée par l'Institut population développement et santé de la reproduction
(Ipdsr).
En choisissant de débattre de la situation des personnes âgées, l'Ipdsr entend inviter la communauté scientifique à se saisir de la problématique. Il s'agira de mieux circonscrire le sujet, d'analyser de manière rigoureuse les politiques et programmes en cours et de dégager des perspectives. Selon son directeur, le Professeur Guélaye Sall, la problématique du vieillissement sera l'un des changements majeurs de la société du XXIe siècle grâce aux progrès technologiques et sanitaires ayant permis l'accroissement considérable de l'espérance de vie. Mais dans nos sociétés, vieillissement rime avec difficultés de la vie, accumulation de maladies.
Difficultés de la vie, car les personnes âgées demeurent inlassablement des soutiens de famille. Elles peuvent entretenir leurs fils jusqu'à l'âge de 40 ans. Pis, elles sont prêtes à sacrifier leur état de santé au prix d'un sac de riz. 'Les retraités préfèrent acheter un sac de riz pour faire vivre la famille que d'aller se faire soigner. Les médicaments et autres privilèges de la vie sont délaissés au bénéfice de la famille. En général, ils agissent par solidarité et par devoir quand la famille est démunie', souligne Babacar
Niang.
En plus de tirer le diable par la queue, les personnes âgées sont souvent confrontées à de nombreuses pathologies. Particulièrement celles 'urogénitales' qui frappent la majeure partie d'entre elles. En plus de celles-ci, les autres pathologies qui accompagnent le plus fréquemment le vieillissement sont les maladies chroniques. 'Ces dernières sont handicapantes, invalidantes et peuvent entraîner un état grabataire', souligne le médecin gériatre, gérontologue, le Dr Ousseynou Kâ., par ailleurs directeur du Centre de gériatrie et de gérontologie de Ouakam. 'La plus fréquente d'entre elles est la pathologie cardiovasculaire où l'hypertension artérielle vient en tête',
ajoute-t-il.
En dehors des maladies cardiovasculaires, le vieillissement s'accompagne de maladies oculaires (cataracte), de rhumatismes (arthrose, lombarthrose) et de maladies métaboliques (comme le diabète), à côté du paludisme, de la bronchite, de la fièvre typhoïde, de la tuberculose. 'Mais la particularité réside dans les interrelations de ces affections, c'est-à-dire qu'une maladie aiguë va décompenser, chez la personne âgée, la maladie chronique', note le Dr Ousseynou Kâ.
Face à cette kyrielle de pathologies, le médecin gériatre est habilité à évaluer le traitement chez la personne âgée. 'Le gériatre permet de sérier les maladies et de s'attaquer à celles prioritaires', note le directeur du Centre de gériatrie et de gérontologie de Ouakam. Seulement voilà : Le Sénégal ne compte que quatre médecins gériatres. Deux d'entre eux officient au Centre de gérontologie de Ouakam et l'autre est le médecin chef du centre médico-social de l'Ipres. D'où l'appel lancé par le Dr Kâ de former en parallèle les ressources humaines capables de prendre en charge les personnes âgées.
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