La Commission des droits de la personne et
des droits de la jeunesse se réjouit de
l'entrée en vigueur d'une disposition
de la Loi visant à resserrer le
processus de certification des
résidences privées pour
aînés qui assure une meilleure
protection aux personnes âgées
advenant une fermeture.
En effet, l'amendement proposé par la
Commission pour corriger des situations dont
elle a été saisie, notamment la
fermeture de la résidence Le Monaco, a
été retenu à l'issue de
l'étude du projet de loi 16,
adopté en fin de session par
l'Assemblée nationale.
La loi précise qu'un exploitant d'une
résidence pour personnes
âgées qui veut cesser ses
activités est tenu de donner un
préavis d'au moins six mois à
l'agence de la santé et des services
sociaux en même temps qu'il en avise les
résidents, à défaut de
quoi l'avis aux locataires sera nul. En cas de
non-respect de cette obligation, l'exploitant
est passible d'une amende pouvant atteindre 9
600 $. De plus, un nouveau locateur est tenu
à la même obligation si
l'exploitant précédent n'a pas
respecté cette exigence.
« Il est important de rappeler que tous
les exploitants de résidences
privées pour personnes
âgées sont tenus de respecter
cette nouvelle disposition afin que leurs
locataires âgés puissent recevoir
un préavis raisonnable pour se reloger
advenant une fermeture », a
précisé le président de
la Commission, monsieur Gaétan
Cousineau.
Quant au dossier de la fermeture de la
résidence Le Monaco, la Commission
poursuit son enquête à la suite
d'un signalement et de la plainte
déposée par l'Association
québécoise de défense des
droits des personnes retraitées et
préretraitées (AQDR). La
Commission vérifie s'il s'agit d'une
situation d'exploitation et si des mesures de
redressement sont nécessaires, le cas
échéant.
Par ailleurs, la Commission souligne
l'adoption de nouvelles dispositions dans la
Loi modifiant le Code civil concernant
certains cas de résiliation du bail
d'un logement. Ces mesures renforcent les
droits des personnes âgées
souvent contraintes à payer des
coûts abusifs pour des services offerts
par les résidences privées.
Désormais, les services offerts au
locataire âgé ou handicapé
sont désignés au bail de
location sous le vocable de « services
offerts par le locateur qui se rattachent
à la personne même du locataire
». Ces services étaient jusqu'ici
principalement régis par un
règlement.
La Commission se réjouit
également que sa recommandation,
formulée dans son avis sur
l'application de la Loi sur la recherche des
causes et des circonstances des
décès, ait été
retenue afin d'ajouter la négligence
dans la liste des motifs visés par
l'avis obligatoire au coroner. Cette
disposition n'est cependant pas encore
entrée en vigueur.
Enfin, la Commission avait aussi
demandé au gouvernement de modifier la
loi afin que les centres d'hébergement
et de soins de longue durée (CHSLD),
les ressources intermédiaires ainsi que
les résidences pour personnes
âgées soient obligés
d'aviser le coroner lorsque survient un
décès. Le coroner aurait le
pouvoir de déterminer, s'il y a lieu,
de faire une investigation. Cette
recommandation n'a pas été
suivie telle quelle. Le gouvernement a choisi
de se donner le pouvoir de « prescrire
le contenu d'un formulaire devant être
rempli à la suite du
décès d'un usager et
prévoir la personne autorisée
à signer un tel formulaire de
même que les cas, conditions et
circonstances dans lesquels il doit être
transmis au coroner ». La ministre
déléguée aux Services
sociaux, madame Dominique Vien, a fait savoir
que le gouvernement s'inspirerait du
modèle ontarien comme l'avait
proposé la Commission.
Pour prendre connaissance du mémoire
sur le projet de loi n°16 et l'Avis sur
l'application de la Loi sur la recherche des
causes et des circonstances des
décès dans les
établissements, ressources et
résidences pour personnes
âgées, consultez le :
www.cdpdj.qc.ca