Considérant que le critère
d'âge ne peut être un
élément excluant d'un dispositif
de logement, l'association « les petits
frères des Pauvres »
réagissent à la circulaire du
ministère du l'Écologie, du
Développement durable, des Transports
et du Logement en date du 13 janvier 2012 qui
indique aux préfets que les pensions de
famille "ne sont pas destinées
particulièrement aux personnes
âgées … sauf autorisation
exceptionnelle à titre
expérimental".
« Outil phare » de la politique de
logement du gouvernement, les pensions de
famille doivent permettre à un plus
grand nombre de personnes exclues de
bénéficier d'un logement
adapté à leurs besoins et leur
projet de vie. Pour éviter la solitude
et permettre un meilleur accompagnement, le
dispositif est destiné aux personne en
grande difficulté sociale qui ne
peuvent accéder à un logement
classique.
Les pensions de familles un dispositif pour
éviter l’isolement des plus
vulnérables
Dans un contexte de crise, les personnes de
plus de 50 ans sont particulièrement
touchées estiment « les petits
frères des Pauvres » qui ont mis
en place des unités de logements
accompagnés permettant à des
personnes d'accéder à un
logement autonome en évitant une
situation d'isolement.
« Cette forme d'hébergement en
pension de famille rend possible l'autonomie
de personnes fragiles,
désociabilisées en leur
apportant une aide adaptée. Elle sort
les gens de la précarité et leur
offre un cadre de vie réconfortant. Je
regarde ces hommes et ces femmes retrouver les
petits riens du quotidien, le repos bien
mérité des personnes “à
bout de souffle” », souligne un
des responsables d'une pension de famille des
"petits frères des Pauvres".
Disposer
à tout âge d’un logement
Dans cette période de crise, lorsque
« l'absence criante de logements sociaux
et la loi du marché mettent à la
rue de plus en plus de personnes, y compris
des personnes âgées, il serait
dramatique qu'elles soient exclues des
pensions de famille. »
Centres d'hébergement et autres lieux
d'accueil pointent l'augmentation d'une
population vieillissante accueillie et leurs
difficultés à trouver des
solutions adaptées. La fragilité
physique de ces personnes augmente leur
vulnérabilité
Les établissements pour personnes
âgées accueillent une population
en perte d’autonomie avec une moyenne
d'âge à l’entrée de 85
ans, ils ne sont pas en mesure de recevoir des
personnes plus jeunes expliquent les petits
frères des Pauvres. D’autant que
le parcours de vie de ces personnes les
a rendues rétives à des
fonctionnements institutionnels.
Chaque jour dans les pensions de famille des
petits frères des Pauvres, insiste
l’association, nous partageons la vie de ceux
qui sont trop « cassés »
pour être seuls dans un logement
totalement autonome mais qui n'ont pas leur
place, à cette étape de leur vie
dans une maison de retraite.
Que devons-nous faire ? Les remettre à
la rue sous prétexte qu'aucun logement
n'est prévu pour eux ?
Les petits frères des Pauvres demandent
que, comme cela était dans les textes
précédents, l'accès
à tout dispositif de logement en
général, et dans ce cas
précis dans les pensions de famille, ne
puisse être conditionné à
des critères d'âge, excluant de
fait ceux qui cumulent les conditions de
vulnérabilité.
Le mal
logement s’enracine selon le 17e rapport
annuel de la Fondation Abbé Pierre
3,6 millions de Français sont non ou
très mal logés. Et, indique le
rapport si l'on y adjoint tous ceux qui se
trouvent en situation de fragilité de
logement à court ou moyen terme, ce
sont au total 10 millions de personnes qui
sont touchées par la crise du logement
!. Le périmètre de
fragilité financière
généré par le coût
du logement quand on le réfère
aux revenus des ménages, est
considérable puisqu'il concerne 6,6
millions de ménages.
" Pour l'heure, la politique du logement
apparaît singulièrement
insuffisante et trop peu protectrice pour les
plus modestes, sa ligne générale
consistant à soutenir de façon
inconsidérée les
mécanismes du marché immobilier
en imaginant qu'ils étaient en
capacité à répondre aux
besoins sociaux" en la matière signale
le rapport.
Parmi ses principales recommandations, la
Fondation réclame le relèvement
à 25 % du taux de logements sociaux
dans les communes et un encadrement des loyers
dans le secteur de la relocation. La Fondation
Abbé Pierre a saisi l'occasion offerte
par la proximité de l'élection
présidentielle pour proposer aux
candidats de signer un "contrat social" sur le
logement.
Orléans
limite les loyers des plus de 62 ans vivant
en F2
Consciente de cette situation l’'Office HLM
d'Orléans a décidé
d'instaurer un "bouclier social" limitant le
loyer de certains locataires âgés
et démunis à 20% de leurs
ressources.
Pour en bénéficier, les
locataires doivent être
âgés de plus de 62 ans, vivre au
plus dans un F2 et payer un loyer qui
excède 20% des revenus, y compris
l'aide personnalisée au logement.
Une centaine de personnes sont
concernées, souvent des femmes seules,
et la baisse de loyer, de 50 euros en moyenne,
peut atteindre jusqu'à 150 euros pour
les plus démunis. Le manque à
gagner est pris en charge par l'office HLM.
"La part du logement dans le revenu est
perçue comme étant de plus en
plus lourde et certaines catégories de
retraités sont particulièrement
touchées, notamment ceux qui ne
perçoivent qu’une petite retraite parce
qu'ils ont subi la crise et de longues
périodes de chômage", a
souligné le président de
l'Office, le député UMP Olivier
Carré.
Ce dispositif découle d'une des
dispositions de la loi de mobilisation pour le
logement et la lutte contre l'exclusion de
2009 (loi Molle), dont les décrets
d'application sont sortis l'été
dernier.