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Le foyer pour retraités obligé d’accueillir des familles


Le Parisien

  5 Mars 2012

  France


Les retraités de la résidence de l’Orme-à-la-Blonde se rebellent. La tranquillité de leur foyer-logements, réservé normalement aux personnes âgées autonomes, est troublée depuis plusieurs mois par la présence de familles, parfois nombreuses.

Résultat, parmi les seniors qui circulent quelquefois avec difficulté, ou avec un déambulateur dans les couloirs de ce bâtiment qui jouxte la mairie, on trouve aussi des enfants un peu trop turbulents et bruyants au goût de certains pensionnaires.

Pour eux, la cohabitation est difficile. Anne, 82 ans, locataire d’un studio depuis dix-huit ans, ne cache pas sa colère. « Nous avons une famille nombreuse dans l’immeuble. Les parents logent dans un studio au rez-de-chaussée et les enfants dans un autre à l’étage, c’est infernal. Le soir, ils font du bruit jusqu’à 22 heures passées, explique cette retraitée qui recense la présence de plusieurs familles et de jeunes travailleurs dans cet établissement. On ne met pas de personnes âgées dans des crèches, alors pourquoi mettre des familles dans une résidence réservée aux personnes âgées », s’interroge cette résidente, qui s’inquiète de la tournure prise par les événements.

« Je comprends qu’on ne peut pas laisser des gens à la rue. Mais il y a des règles à respecter. La résidence est en train de devenir un immeuble de logements sociaux », poursuit-elle.Elle redoute qu’une spirale infernale s’installe. « Les personnes âgées qui viennent ici cherchent la tranquillité et des services. Or, la réputation de la résidence se dégrade. Les retraités ne veulent plus venir ici. Du coup, certains studios sont vides. Et la logique du gestionnaire est de remplir coûte que coûte tous ses logements. »

Le centre communal d’action sociale (CCAS), gestionnaire de cette résidence, dément tout changement de destination de cette résidence. « Les seniors sont toujours prioritaires, explique Valérie Barbosa, maire adjointe chargée des affaires sociales. Actuellement, nous logeons une famille avec quatre enfants qui était à la rue. Nous ne pouvions pas refuser de les loger dans la mesure où nous avons actuellement 8 studios vides. On fait avec les moyens du bord et cette famille doit être relogée ailleurs. Elle devrait déménager prochainement. Villepreux compte 400 logements sociaux dont un ou deux qui se libèrent par an, alors que nous avons 110 dossiers en attente, dont 30 urgents. »

Quant au couple avec un enfant, leur hébergement devrait être aussi temporaire. « Au lieu de tourner avec des logements vides et de perdre de l’argent, autant loger des gens dans le besoin. C’est de l’hébergement d’urgence temporaire », poursuit l’élue, qui reste interloquée par la colère de certains résidents.

 


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