Les
retraités de la résidence de
l’Orme-à-la-Blonde se rebellent. La
tranquillité de leur foyer-logements,
réservé normalement aux
personnes âgées autonomes, est
troublée depuis plusieurs mois par la
présence de familles, parfois
nombreuses.
Résultat, parmi les seniors qui
circulent quelquefois avec difficulté,
ou avec un déambulateur dans les
couloirs de ce bâtiment qui jouxte la
mairie, on trouve aussi des enfants un peu
trop turbulents et bruyants au goût de
certains pensionnaires.
Pour eux, la cohabitation est difficile. Anne,
82 ans, locataire d’un studio depuis dix-huit
ans, ne cache pas sa colère. «
Nous avons une famille nombreuse dans
l’immeuble. Les parents logent dans un studio
au rez-de-chaussée et les enfants dans
un autre à l’étage, c’est
infernal. Le soir, ils font du bruit
jusqu’à 22 heures passées,
explique cette retraitée qui recense la
présence de plusieurs familles et de
jeunes travailleurs dans cet
établissement. On ne met pas de
personnes âgées dans des
crèches, alors pourquoi mettre des
familles dans une résidence
réservée aux personnes
âgées », s’interroge cette
résidente, qui s’inquiète de la
tournure prise par les
événements.
« Je comprends qu’on ne peut pas laisser
des gens à la rue. Mais il y a des
règles à respecter. La
résidence est en train de devenir un
immeuble de logements sociaux »,
poursuit-elle.Elle redoute qu’une spirale
infernale s’installe. « Les personnes
âgées qui viennent ici cherchent
la tranquillité et des services. Or, la
réputation de la résidence se
dégrade. Les retraités ne
veulent plus venir ici. Du coup, certains
studios sont vides. Et la logique du
gestionnaire est de remplir coûte que
coûte tous ses logements. »
Le centre communal d’action sociale (CCAS),
gestionnaire de cette résidence,
dément tout changement de destination
de cette résidence. « Les seniors
sont toujours prioritaires, explique
Valérie Barbosa, maire adjointe
chargée des affaires sociales.
Actuellement, nous logeons une famille avec
quatre enfants qui était à la
rue. Nous ne pouvions pas refuser de les loger
dans la mesure où nous avons
actuellement 8 studios vides. On fait avec les
moyens du bord et cette famille doit
être relogée ailleurs. Elle
devrait déménager prochainement.
Villepreux compte 400 logements sociaux dont
un ou deux qui se libèrent par an,
alors que nous avons 110 dossiers en attente,
dont 30 urgents. »
Quant au couple avec un enfant, leur
hébergement devrait être aussi
temporaire. « Au lieu de tourner avec
des logements vides et de perdre de l’argent,
autant loger des gens dans le besoin. C’est de
l’hébergement d’urgence temporaire
», poursuit l’élue, qui reste
interloquée par la colère de
certains résidents.