Des pistes pour soutenir les
« aidants » en
difficulté
La Croix
17 avril 2012
France
Choisir de venir
en aide de manière régulière
à une personne de son entourage
dépendante – âgée ou
handicapée – est une responsabilité
assumée par plus de huit millions de
Français. Le temps et l’énergie
consacrés à la personne aidée
peuvent parfois mettre « l’aidant »
lui-même en situation d’épuisement
physique, voire de détresse psychologique.
C’est pourquoi, dans un rapport qu’elle remettra
au futur gouvernement, la caisse nationale de
solidarité pour l’autonomie ( CNSA)
préconise de mieux soutenir les aidants non
professionnels.
« Les études démontrent
l’impact négatif que peut avoir ce
rôle sur le quotidien d’un aidant en termes
de charge de travail, de contraintes
financières ou de stress, ce qui peut aller
jusqu’à remettre en cause sa propre
espérance de vie, surtout si cette personne
est elle-même âgée » ,
explique Francis Idrac, président du
conseil de la CNSA, qui souligne que les aidants
ont tendance à négliger leur propre
santé.
Or, bien souvent, « les aidants n’expriment
pas leur désarroi, par pudeur , constate
Janine Dujay-Blaret, vice-présidente du
Comité national des retraités et
personnes âgées. Il est donc capital
de mieux repérer leurs difficultés
. » L’enjeu est de taille, estime-t-elle,
rappelant que le risque de maltraitance s’installe
lorsque les aidants s’épuisent et
deviennent vulnérables, faute de soutien.
ECOUTER CEUX QUI
AIDENT
En concertation avec des associations et des
élus, le rapport propose donc de mettre en
place des groupes de parole entre aidants et de
leur proposer des entretiens avec des
psychologues. Alors que 47 % d’entre eux doivent
également assumer un emploi, la Caisse
conseille aussi de rendre obligatoire les
négociations en entreprise pour une
meilleure conciliation de la vie professionnelle
et de la prise en charge des personnes
dépendantes.
Autre point fort du document : le
développement des « plates-formes
d’accueil, d’accompagnement et de répit
» où les aidants peuvent être
temporairement soutenus et conseillés.
« Pour le moment, ces structures n’existent
que localement , constate Yves Daudigny,
sénateur de l’Aisne et membre du conseil de
la CNSA. Il faut donc sortir du champ
d’expérimentation et mettre en place un
dispositif au niveau national » .
LE MODÈLE
DE LA FAMILLE EN CAUSE
La problématique des aidants n’est certes
pas un phénomène nouveau, mais elle
gagne en visibilité avec le vieillissement
de la population française et les mutations
structurelles de la société. «
L’éclatement géographique des
familles, la diminution du nombre d’enfants par
foyer capables de prendre en charge leurs parents
et la généralisation du travail des
femmes, qui représentent 57 % des aidants
nous posent de nouveaux défis » ,
souligne Francis Idrac.
Or, rappelle Janine Dujay-Blaret, «
même si une vie familiale est d’abord
brisée par la dépendance, une aide
organisée et partagée de l’entourage
peut en faire resurgir toutes les richesses
» .
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