Pourquoi la question du vieillissement ne
s’impose pas dans la campagne
Annie de Vivie, Age Village
25 Janvier 2012
France
A ce jour, on ne peut pas dire que le
vieillissement, l'aide à l'autonomie,
le handicap quel que soit l'âge se
soient imposés comme l'un des
thèmes - même mineur - de la
campagne présidentielle de 2012.
Le président Sarkozy, par la voix de sa
ministre Roselyne Bachelot, a repoussé
sa "réforme de la dépendance"
à un retour à meilleure fortune
économique.
La crise économique actuelle, le regard
des agences de notation, pèseraient
plus que les besoins des personnes
fragilisées qui avancent en âge.
Du côté du Parti Socialiste,
l'idée d'un 5e risque solidaire
était porté par la candidate
Martine Aubry, sans déclinaison
opérationnelle précise.
De son côté, Terra Nova, proche
du PS a publié un rapport de Luc
Broussy qui estimait - entre autres - que le
rapprochement des prestations personnes
âgées (APA) /personnes
handicapées (PCH) aurait un coût
bien élevé pour les finances
publiques. Il misait sur sur une taxation de
l'héritage et un
relèvement de la CSG acquittée
par les retraités pour financer une
hausse des prestations.
Cette absence de la question de l'aide
à l'autonomie dans la campagne
reflète peut être un refus
inconscient de l'ensemble de la
société de
réfléchir au handicap qui surgit
avec l'âge. « On prévoit sa
mort, on s’assure même sur la vie, mais
pourquoi ne prévoit-on pas ses
dernières années »,
s’interroge Jane Fonda dans le joli film
« Et si on vivait ensemble ? ».
Le film témoigne des tabous autour de
la vieillesse (sexualité, liens
familiaux pas toujours faciles) et du
déni du besoin d’aides diverses.
La génération qui a connu la
liberté sexuelle, le travail des
femmes, le développement
économique, accepte de préparer
sa mort (même joyeusement), mais a
encore du mal à imaginer et
préparer les dernières
années de sa vie.
Comment alors imposer des réflexions,
des initiatives, des prises de
décisions aux décideurs
nationaux ?
Certes, ils devraient montrer la voie, celle
d’une « société pour tous
les âges », qui investit sur la
solidarité, comme ont osé le
faire nos aînés en 1945 avec la
création de la Sécurité
sociale.
La France continue de compter sur les
familles, les proches, voire les amis. Encore
faut-il pouvoir être entourés de
professionnels, comme de
bénévoles, compétents, en
réseau (voir la réflexion d’ Ama
Diem pour les malades Alzheimer qui
réinvente la maison de retraite ou
l'ouvrage de Marie et Edouard de Hennezel qui
intérroge le vieillir).
Les initiatives locales n’exonèrent pas
les décideurs publics de
réflexions et d’actions
concrètent, car le 5e risque n’est pas
qu’une question d’argent.
Le combat continue, rappelle
l’octogénaire Maurice Bonnet !
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