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France: Philippe Douste-Blazy dévoile les Grands Axes et l'Organisation de son "Plan Canicule"

By Philippe Bernard et Jean-Yves Nau, Le Monde

May 5, 2004


De la simple vigilance à la réquisition des médecins et de l'armée, ce projet prévoit quatre niveaux d'alerte. Il tire les conséquences des failles constatées lors de la crise sanitaire de l'été 2003.

Neuf mois. C'est donc le temps qu'il aura fallu au gouvernement, après la catastrophe de l'été 2003, pour organiser un ensemble de mesures visant à prévenir les conséquences sanitaires des futurs épisodes caniculaires que la France pourrait connaître. Dévoilé mercredi 5 mai par Philippe Douste-Blazy, ministre de la santé et de la protection sociale, ainsi que par Hubert Falco, ministre délégué aux personnes âgées, le "plan canicule" se veut une réponse aux menaces nées du réchauffement de la planète, associées au vieillissement de la population. L'architecture de ce plan résulte pour beaucoup des failles majeures observées lors de la canicule des quinze premiers jours du mois d'août 2003. Elles concernaient autant la centralisation des données sanitaires que l'étanchéité entre administrations ou la gestion et la communication des responsables gouvernementaux confrontés à cette crise hors du commun qui aura provoqué la mort de 15 000 personnes.
"Ce phénomène nouveau a révélé l'urgence d'adapter le dispositif national de prévention et de soins", a souligné M. Douste-Blazy, qui, depuis son arrivée à la tête du ministère de la santé, a fait de ce dossier une priorité. En pratique, le "plan canicule" s'articule autour de quatre niveaux d'alerte.

La Vigilance (niveau I). 

Chaque année dorénavant, durant une période comprise entre le 1er juin et le 30 septembre, une collaboration étroite et permanente sera établie entre Météo France et l'Institut de veille sanitaire (IVS) afin de disposer d'une veille climatique et sanitaire. "Au terme d'un travail rétrospectif mené sur trente ans à partir des relevés de températures et des chiffres de mortalité, nous avons pu établir les températures minimales et maximales d'une même journée à partir desquelles une alerte sera lancée, explique le professeur Gilles Brucker, directeur général de l'IVS. Ces seuils sont respectivement de 21°C et 31°C" (Le Mondedu 3 mai). Chaque jour, à 6 heures et 18 heures, Météo France publiera une carte "Vigilance chaleur" avec des prévisions à deux ou trois jours.
Parallèlement, chaque service concerné au niveau national, départemental et communal devra vérifier que les dispositifs d'alerte sont opérationnels. Les coordonnées des personnes les plus vulnérables seront vérifiées et une mission de " mobilisation préventive" sera développée. Elle sera pour la première année confiée au professeur Jean-Louis San Marco (Assistance publique-Hôpitaux de Marseille), spécialiste de santé publique, qui, après la canicule de 1983, avait mis en place un dispositif particulier à Marseille.

L'Alerte (niveau II). 

Informé des données climatiques mais aussi des différents paramètres de l'activité des SAMU, des services d'urgence et des pompiers (y compris de ceux de la brigade de Paris), le directeur général de l'IVS doit, en cas de dépassement prévisible des seuils, informer personnellement le ministre de la santé qui, assisté d'une cellule de crise - constituée des responsables des différentes administrations sanitaires -, alerte les préfets des départements concernés. Le ministre de la santé informe aussi de la situation ses homologues de l'intérieur et de la défense. Des cellules de crise sont constituées - au niveau des départements, des régions ou des zones de défense -, chargées notamment de mobiliser les secours et les acteurs sociaux.

L'Intervention (niveau III). 


Conséquence directe du niveau précédent, cette phase correspond à l'entrée en action du Comité interministériel de gestion des crises (Cogic). Le ministre de la santé informe personnellement le premier ministre. Pour leur part, les préfets sont chargés du déclenchement des plans blanc (hôpitaux), rouge (services de secours) et vermeil.
Le plan Vermeil est arrêté conjointement par le président du conseil général et le préfet, qui est responsable de son exécution. Il vise à faciliter la prévention et les interventions auprès des personnes âgées et handicapées vulnérables en organisant un repérage préalable. Les maires sont chargés de recenser les personnes isolées et des annuaires d'établissements spécialisés doivent être constitués. Le plan prévoit les modalités d'intervention des professionnels et des bénévoles et de rappel éventuel des personnels en congés.
Une pièce rafraîchie doit être aménagée dans chaque établissement pour personnes âgées dépendantes. Une circulaire d'Hubert Falco avait évoqué cette mesure dès février mais sans aborder son financement. Mercredi, le ministre a annoncé que l'Etat et la Caisse nationale d'assurance-vieillesse (CNAV) contribueraient pour 40 % à la prise en charge des installations réalisées entre le 1er septembre 2003 et le 31 juillet 2004. De nombreux conseils régionaux et généraux ont aussi d'ores et déjà annoncé leur contribution.

La Réquisition (niveau IV). 

Nécessaire si l'épisode caniculaire dure ou s'intensifie, elle correspond à une mobilisation similaire à celle déclenchée en cas de catastrophe naturelle avec renforcement des divers plans, déploiement de l'armée et " réquisition éventuelle des médias".

 

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