La maladie d'Alzheimer : perception et réalité

Une première constatation : la maladie d'Alzheimer est connue par l'ensemble des Français. C'est une maladie qui effraie : elle reste la plus redoutée derrière le cancer. Pour expliquer cette crainte, il faut souligner l'importance de l'aspect psychologique : la peur de l'isolement et de la dépendance liée à la vieillesse. 

Cependant, notons que depuis quelques années, des « malades célèbres » comme Ronald Reagan, Rita Hayworth, ou encore récemment Charlton Heston ont contribué à mieux faire connaître la maladie. Moins taboue, médiatisée, la maladie d'Alzheimer est plus facilement appréhendée. 

1 cas sur 2 n'est pas diagnostiqué
2 patients sur 3 ne sont pas traités

Diagnostic et prise en charge

Aujourd'hui, l'établissement d'un diagnostic précoce de la maladie d'Alzheimer permet de faire bénéficier le malade des traitements existants et d'organiser une prise en charge médicale, psychologique et sociale adaptée. 

En effet, bien connaître la maladie permet d'anticiper la dégradation physique et psychologique du malade et de préserver le tissu relationnel familial et affectif. Une réalité rendue possible grâce aux ateliers mémoire, à la stimulation cognitive, ou encore au soutien des soignants (infirmiers, aides soignants, orthophonistes, ergothérapeutes.) et au soutien psychologique vers le patient et l'aidant. A cette prise en charge paramédicale et psychologique, s'ajoute le soutien social en vue de l'obtention d'aides financières éventuelles (APA), d'une mise sous tutelle ou curatelle pour protéger les biens du malade.

La mise en place nécessaire d'un réseau de soins

Pour maintenir les patients dans leur milieu de vie, il est important que s'organise un réseau de soins, médical et social, où interviennent les hébergements médicalisés temporaires spécialisés et les travailleurs sociaux facilitant l'accès aux aides sociales. Le soutien aux proches, souvent en situation de détresse psychologique et parfois économique, est capital.

Le traitement médicamenteux

L'objectif du traitement médicamenteux spécifique est de réduire les symptômes, de ralentir la perte d'autonomie et d'améliorer l'adaptation à la vie quotidienne des malades.
Au cours de la maladie d'Alzheimer, les neurones synthétisant de l'acétylcholine dégénèrent et disparaissent. Le déficit en acétylcholine qui en résulte entraîne une partie des troubles. La classe thérapeutique la mieux représentée en nombre de molécules commercialisées pour le traitement de la maladie d'Alzheimer, dans ses formes légères à modérément sévères, est celle des anticholinestérasiques. Ces médicaments compensent le déficit cholinergique particulier à la maladie et permettent à l'acétylcholine de jouer son rôle dans les processus de mémorisation et dans la pensée. Les antagonistes des récepteurs N-méthyl-D-aspartate sont indiqués aux stades modérément sévères à sévères de la maladie d'Alzheimer.