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Espoir pour les
patients atteints d'Alzheimer
24
heures
Suisse
28
octobre 2005
La firme québécoise Neurochem, qui a son siège pour l'Europe à Ecublens, Suisse, démarre un essai clinique européen avec un médicament qui pourrait révolutionner le traitement de la maladie d'Alzheimer.
Une soixantaine de patients suisses atteints de la maladie d'Alzheimer devraient participer à un essai clinique de phase III visant à tester l'efficacité d'un médicament qui pourrait marquer un tournant dans le traitement de cette maladie dévastatrice. Mis au point par la firme québécoise Neurochem, qui a récemment inauguré son siège international pour l'Europe à Ecublens ( 24 heures du 15 septembre 2005), l'Alzhemed est déjà testé depuis l'an dernier par 1052 patients nord-américains. L'essai européen, que dirige le professeur Bruno Vellas, chef du service de médecine interne et de gérontologie clinique des Hôpitaux de Toulouse, en France, prévoit d'inclure 930 patients soignés dans 73 centres dans dix pays. Le recrutement dans les centres de Bâle, de Genève et de Lausanne devrait démarrer ces prochaines semaines. L'essai s'étendra sur dix-huit mois.
«Nous n'avons jamais été aussi prêts de disposer d'un nouveau médicament contre la maladie d'Alzheimer», affirme le professeur Vellas. Celui qui est aussi le président du Consortium européen sur la maladie Alzheimer (financé par la Commission européenne) était hier de passage à Lausanne. Alors que les produits existants s'attaquent aux symptômes de la maladie (perte de mémoire notamment) et que leur efficacité diminue clairement après la première année de traitement, la nouvelle molécule agit sur le mécanisme à la base de la destruction du cerveau que provoque la maladie. «Nous savons que près de dix ans avant l'apparition des premiers symptômes se forment des plaques amyloïdes. Il s'agit de peptides qui se transforment en résidus insolubles. La nouvelle molécule agit sur cette transformation. Si son efficacité se confirme, elle pourra l'empêcher, bloquant du même coup la formation des plaques», explique le professeur Vellas.
L'objectif, dans un premier temps, est de parvenir à freiner l'évolution de la maladie durablement. «Si l'on parvient à éviter à des patients atteints de formes légères à modérées de la maladie d'évoluer vers la phase ultime de démence, c'est déjà un immense progrès», affirment ensemble le professeur Vellas et Laurent Choppe, directeur général de Neurochem International à Ecublens. Le coût social d'Alzheimer (notamment en personnel de surveillance dans les institutions) dépasse celui de toutes les maladies cancéreuses. A plus long terme, et si les deux essais américain et européen se révèlent concluants, l'Alzhemed pourrait être testé à titre préventif. Rappelons que des essais d'un vaccin se sont soldés dans le passé par un échec.
Neurochem emploie 190 personnes dont une douzaine à Ecublens. La pharma québécoise a été fondée en 1993.
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