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La perte de mémoire ? Une question de... parasites
Nature et Neuroscience
France
4 octobre 2005
Perte de mémoire : destruction d'un mythe.
D'après une équipe américaine, le déclin de la mémoire associé à l'âge ne serait pas lié à un problème de concentration. Mais plus exactement, à la difficulté de faire abstraction de l'environnement. Exemple avec le fait de lire dans un endroit bruyant.
Vous ne retenez pas ce que vous lisez ? C'est surtout parce que vous ne parvenez pas à occulter le bruit environnant. Et non pas parce que la concentration vous fait défaut. Ce constat serait surtout valable pour les seniors, comme l'a observé un chercheur de l'Université de Berkeley.
Grâce à l'IRM, il montre en effet que "les personnes âgées éprouvent des difficultés à faire abstraction de ces bruits parasites". Et selon lui, des médicaments qui cibleraient ce problème "seraient plus efficaces que ceux destinés à améliorer la concentration". Alors si vous souhaitez lire ou faire des mots croisés, choisissez un lieu calme. Et en plus, cet exercice stimulera votre cerveau.
On croit généralement que les trous de mémoire, qui deviennent plus fréquents avec les années, sont causés par la perte de matière grise. Faux, dit une psychologue américaine.
On perd la mémoire, avec l'âge, parce que nos neurones - morts «au combat» - sont de moins en moins nombreux. C'est ce que beaucoup de gens croient.
Une psychologue américaine vient de démontrer le contraire. Michela Gallagher, de l'Université Johns Hopkins, à Baltimore, a étudié les chemins neuronaux empruntés par des données dans le cerveau de pas moins de 800 rats, tout au long de leur vie. Or, selon elle, la perte en matière grise - généralement attribuée à l'âge - peut s'observer tout au long de la vie des petits rongeurs. Plus curieux : il semble que les pertes neuronales apparaissaient surtout dans des régions qui ne jouent pas vraiment de rôle dans les processus de mémoire.
Le cerveau a la capacité de compenser ces pertes et d'en prévenir tout effet visible, à condition qu'elles ne deviennent pas trop étendues.
Michela Gallagher est arrivée à ces conclusions en observant le comportement de rats à qui elle avait méthodiquement retiré certains neurones spécifiques du cerveau , puis en voyant comment cette opération affecte leur performance lors de certaines épreuves de mémoires.
Elle en conclut que les pertes de mémoire seraient plutôt causées par des changements fonctionnels dans les neurones existants, plutôt que par la perte de matière grise.
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