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Traitement de la douleur des personnes âgées:
expérience pilote en Picardie
Par Florence Sebaoun, Associated Press
France
5
decembre 2005
Dans le cadre d'une expérience pilote en Picardie, la Direction générale de la Santé (DGS) a annoncé lundi le lancement de formations et d'actions en faveur de la douleur des personnes âgées dans une centaine d'établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) de cette région. L'expérience qui démarre ce mois-ci sera évaluée en 2006.
Cette expérimentation, appelée à être étendue à d'autres régions, s'inscrit dans le programme d'action national pour le développement des soins palliatifs 2002-2005, et dans le nouveau programme national de lutte contre la douleur qui sera rendu public début 2006. Il est mis en place par la Société française de gériatrie et gérontologie (SFGG), la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) et la Société française d'étude et de traitement de la douleur (SFETD).
Directeurs d'établissements, médecins coordonnateurs, médecins traitants, infirmières, aides-soignantes... l'initiative de la DGS permettra à tous les acteurs de se former aux soins palliatifs, leur but étant de préserver la meilleure qualité de vie possible jusqu'à la mort. La prise en charge de la douleur est primordiale, 80% des personnes âgées étant confrontées à la souffrance en fin de vie.
"Chez les personnes âgées, la plainte est rare, négligée et méprisée", a déclaré lundi le Pr Didier Houssin, directeur général de la Santé, lors d'une conférence de presse. "Notre projet s'inscrit dans un esprit de réseau".
La démarche générale de cette initiative consiste à expliquer aux différents acteurs de santé "qu'il existe des outils d'évaluation de la douleur, notamment les échelles d'évaluation, à connaître les limites de ces échelles et leurs indications", a souligné le Dr Gisèle Pickering de la SFETD.
La prise en charge englobe l'ensemble des étapes entre la recherche de l'existence d'une douleur et son soulagement. Un long parcours qui comprend l'évaluation de la douleur par le patient lui-même, s'il en est capable, ou par le soignant dans le cas de troubles cognitifs associés. Puis viennent le traitement, suivi d'une réévaluation de la douleur, jusqu'au soulagement.
"Le traitement de la douleur n'est pas seulement médicamenteux. On peut avoir recours à la relaxation, à la stimulation ou à d'autres techniques validées par les centres anti-douleur", a précisé Gisèle Pickering.
Par ailleurs, toujours dans le cadre de l'initiative de la DGS, les comités de lutte contre la douleur d'une région pilote qui reste encore à déterminer seront sensibilisés et formés à la prise en charge de la douleur des personnes âgées. Les équipes soignantes disposeront pour cela d'un outil spécifiquement adapté.
Le risque de douleur chronique est quatre à six fois plus important après 65 ans qu'entre 16 et 25 ans. Les douleurs chroniques concernent 35 à 40% des plus de 65 ans. La douleur est très vite responsable, chez la personne âgée, d'un handicap physique.
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