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Les seniors qui maigrissent sans raison ont plus de risque d'Alzheimer
Journalsante.com
France
31
octobre 2005
Strandperle.biz
Une perte de poids inexpliquée chez les personnes âgées pourrait être un symptôme précoce de la maladie d'Alzheimer, apparaissant plusieurs années avant les troubles de la mémoire.
C'est le résultat étonnant, mais pas encore suffisamment étayé, d'une étude américaine qui vient de paraître dans le journal Neurology.
La maladie d'Alzheimer est due à une dégénérescence cérébrale qui mène à la démence. 25% des plus de 80 ans seraient concernés. Le vieillissement de la population augmente considérablement le nombre de personnes qui peuvent être frappées par cette maladie. Les chiffres montrent d'ailleurs que cette pathologie progresse constamment. Certains annoncent une augmentation de 30% en dix ans. En France, plus de 800 000 personnes souffrent de la maladie d'Alzheimer.
Il existe des facteurs de risques tels que l'hypertension artérielle ou le taux de cholestérol. Les traumatismes crâniens ou le manque de vitamines B pourraient également augmenter les risques de démence sénile.
Au début de la maladie les principaux symptômes sont des pertes de mémoire et des troubles du comportement. Puis les difficultés, notamment au niveau intellectuel, s'aggravent. Plus ou moins lentement. Jusqu'à la démence. Et la dépendance.
Le Dr David Bennet et ses collègues du centre médical universitaire Rush à Chicago ont suivi pendant plus de 5 ans 918 hommes et femmes de 75 ans de moyenne d'âge. Leur indice de masse corporelle (IMC) moyen était de 27,4 au début de l'étude (dans la zone de surpoids pondéral). Aucun participant ne présentait de signe d'Alzheimer.
Au cours de l'étude, la maladie d'Alzheimer a été diagnostiquée chez 151 personnes. Celles dont l'indice de masse corporelle avait chuté de un point par an ont montré un risque d'Alzheimer 35% supérieur à celles dont l'IMC était resté stable.
En général la perte de poids d'un malade d'Alzheimer est constatée une fois la maladie diagnostiquée et attribuée aux changements de comportements accompagnant la maladie. Pour David Bennet, les résultats de cette étude pourraient indiquer que « la maladie s'attaque tout autant aux régions cérébrales impliquées dans la régulation de la prise alimentaire qu'à celles qui régissent la mémoire. Les modifications cérébrales pourraient ainsi commencer plus tôt que l'on le croit aujourd'hui avec comme premier symptôme la perte de poids. »
La perte de poids pourrait cependant être également due, selon certains experts, à une dépression, maladie qui précède souvent l'apparition d'Alzheimer. La théorie du Dr Bennet demande donc d'autres investigations avant d'être validée.
A. S. Buchman : « Change in body mass index and risk of incident Alzheimer disease. » Neurology 2005 ;65 :892-897.
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