Home |  Elder Rights |  Health |  Pension Watch |  Rural Aging |  Armed Conflict |  Aging Watch at the UN  

  SEARCH SUBSCRIBE  
 

Mission  |  Contact Us  |  Internships  |    

        

 

 

 

 

 

 

 

 



Institut universitaire de gériatrie - L'exercice physique est un plus

 

Par Martine Letarte, Le devoir.com

 

Mai 2009

 

Canada

 

L'aide aux mal-portants est un moins


Il n'est pas rare de nos jours de rencontrer des gens âgés de 70 ou 80 ans qui sont en pleine forme alors que, il n'y a pas si longtemps, on était pratiquement sur son lit de mort à ces âges. Les recherches sur le vieillissement et la préservation des fonctions cognitives, comme en fait le Centre de recherche de l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal (CRIUGM), y sont pour beaucoup dans cette évolution.
«Auparavant, on considérait que le vieillissement était nécessairement associé à une diminution des fonctions cognitives et à un état de déprime», indique d'emblée Louis Bherer, professeur au département de psychologie de l'UQAM et chercheur au CRIUGM. 

Or la science a confirmé, il y a quelques années, que l'intégration de certaines habitudes au mode de vie favorise le maintien des fonctions intellectuelles et aide à préserver une meilleure qualité de vie. D'après le chercheur, quatre moyens ont maintenant fait leurs preuves. 

Activités stimulantes et réseau social 

D'abord, il est essentiel de demeurer intellectuellement actif pour favoriser la préservation des fonctions cognitives. «Il faut s'adonner à des activités stimulantes comme lire, jouer à des jeux, retourner à l'école, apprendre de nouvelles choses», indique M. Bherer. 

Ces activités permettent notamment de développer de nouvelles techniques intellectuelles pour aborder un problème en cas de déclin d'une fonction cognitive. «Par exemple, si une personne n'arrive plus à apprendre des choses par coeur, elle atteindra ses objectifs en faisant des liens entre les choses ou en leur rattachant des histoires», explique le chercheur. 

Il est aussi scientifiquement prouvé que les gens entourés d'un bon réseau social ont une meilleure humeur, une meilleure qualité de vie et de meilleures fonctions cognitives. «On ne sait pas, par contre, si c'est le réseau social qui amène de bonnes fonctions cognitives ou si ce sont ces bonnes fonctions cognitives qui amènent le réseau social», nuance Louis Bherer. 

Exercice physique et saine alimentation 

«On sait qu'une alimentation saine, complète, variée et de bonne qualité amène une meilleure santé psychologique, mentale et intellectuelle. À l'opposé, un patient qui s'alimente mal verra apparaître des pertes affectant la cognition, l'attention et la mémoire», indique M. Bherer. 

En ce qui a trait à l'activité physique, le chercheur a fait des travaux particulièrement intéressants au CRIUGM ces dernières années. Il a sélectionné des personnes âgées de 70 à 75 ans et leur a donné un programme d'activité physique de bonne intensité à faire plus de trois fois par semaine. 

«Après trois ou quatre mois, on a remarqué une amélioration de la santé cardiovasculaire et une meilleure forme intellectuelle chez ces personnes. Celles-ci arrivaient notamment à de meilleurs résultats lors de tests de mémoire et d'attention», précise-t-il. 

Ainsi, les recherches démontrent que, même si on commence à faire des efforts pour préserver ses fonctions cognitives à 70 ans, il n'est pas trop tard pour changer la donne. «Et c'est évident qu'on a plus de chances de faire une différence si on réunit les quatre moyens», ajoute-t-il. 

Aînés aidants 

Pratiquer des activités stimulantes, avoir un bon réseau social, faire de l'exercice physique et avoir une saine alimentation sont des moyens de base que toutes les personnes devraient adopter, particulièrement lorsqu'elles atteignent un certain âge. Or, lorsqu'une personne est âgée et qu'elle agit comme aidant pour son conjoint malade, elle devrait être encore plus vigilante pour préserver sa santé physique et mentale. 

Un sondage publié en janvier dernier par la Fondation d'Alzheimer pour les proches aidants au Canada indiquait que les proches aidants avaient connu des changements physiologiques depuis qu'ils prenaient soin d'une personne atteinte de la maladie d'Alzheimer, dont de la fatigue (47 %), des troubles du sommeil (36 %), des maux de tête (23 %), des maux de dos (21 %), la prise de poids (19 %) et l'aggravation de problèmes de santé existants (15 %). 

«On voit aussi beaucoup de détresse psychologique et de dépression chez le proche aidant, en raison de la perception d'un fardeau, de l'isolement et de l'inquiétude», affirme Francine Ducharme, titulaire de la Chaire Desjardins en soins infirmiers à la personne âgée et à la famille de l'Université de Montréal. 

Également chercheuse au CRIUGM, la Dre Ducharme travaille à la mise au point de nouvelles formes d'intervention pour soutenir les aidants dans les différentes étapes de leur parcours. 

Par exemple, après un certain temps, les aidants se retrouvent stressés et débordés et, bien souvent, ils ne savent plus quoi faire pour s'en sortir. «Nous travaillons avec eux sur des techniques de gestion de stress et de résolution de problèmes pour les amener à mieux faire face aux situations difficiles auxquelles ils sont confrontés dans leur vie quotidienne», explique-t-elle. 

L'équipe de la Dre Ducharme s'est aussi penchée sur les moyens à adopter lorsque le proche déménage dans un centre d'hébergement, alors que l'aidant éprouve souvent un sentiment de culpabilité et beaucoup d'inquiétude concernant la qualité des soins prodigués. «Généralement, l'aidant visitera souvent son proche. On doit donc lui apprendre à transiger avec le personnel de l'établissement, à communiquer de façon adéquate», explique-t-elle. 

Après avoir fait des essais dans 26 CHSLD de la région de Montréal, l'équipe de la Dre Ducharme est satisfaite des résultats. «Les moyens de communication ont fait en sorte que les aidants se sont sentis plus en contrôle de ce qui se passe dans le CHSLD et ils font moins de plaintes parce qu'ils arrivent à établir une relation de confiance avec le personnel», se réjouit la Dre Ducharme. 

Actuellement, la chercheuse travaille avec les nouveaux aidants. «Au début, le proche aidant a besoin de se faire outiller pour savoir comment se retrouver dans le système de santé, explique-t-elle. Il doit être capable d'aller chercher différentes ressources, comme de l'aide à domicile.» Les premiers résultats de ce projet devraient être connus dans un an.


More Information on World Elder Rights Issues 


Copyright © Global Action on Aging
Terms of Use  |  Privacy Policy  |  Contact Us