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Les robots s'entraînent à porter assistance aux personnes âgées 


L’express.fr 


5 juin 2009 


France 


Des robots humanoïdes qui assistent les personnes âgées ? Cela ne sera bientôt plus de la science-fiction grâce au projet Roméo. Emmené par une entreprise française : Aldebaran Robotics. C'est également la première initiative de Cap Robotique, l'une des divisions du pôle de compétitivité Cap Digital Paris Région. Dans le domaine de la robotique, la France dispose de compétences reconnues : certains de ses logiciels équipent déjà des robots japonais. Petra Koudelkova, responsable du financement des projets au sein d'Aldebaran Robotics explique pourquoi les robots vont peu à peu faire partie de notre quotidien. Entretien. 

La robotique personnelle est présentée comme un investissement sur l'avenir, un futur marché de masse. Pourquoi ?

Plusieurs études l'attestent. Elles se fondent sur des données démographiques. Dans la majorité des grandes puissances mondiales, le rapport personnes âgées/personnes actives s'inverse peu à peu. La croissance démographique est limitée, voire en déclin alors que l'espérance de vie ne cesse d'augmenter. Dans le même temps, le marché des services aux personnes âgées se développe rapidement, alors que la population active disponible pour répondre à cette demande va devenir de plus en plus rare. La robotique est donc perçue comme la solution idéale pour un grand nombre de problématiques visant plus particulièrement les personnes âgées, malvoyantes ou en perte d'autonomie. 

Quelle pourrait être la taille de ce marché ?

La Japan Robotics Association estime que l'industrie mondiale de la robotique devrait dépasser les 25 milliards de dollars de chiffre d'affaires dès 2010 et 65 milliards de dollars en 2025. Selon cette étude, le segment qui enregistre la plus forte croissance est celui de la robotique dédiée aux services à la personne. Inexistant en 2000, ce segment de marché devrait atteindre 12 milliards de dollars en 2010 et environ 35 milliards en 2025. 

Quelle est la situation de la France sur l'échiquier mondial ?

Nous sommes très bien placés. La France réunit en effet plus d'une quarantaine d'acteurs au sein de Cap Robotique : laboratoires de recherches, grands industriels, et de nombreuses PME spécialisées. La robotique constitue un domaine complexe associant un grand nombre de technologies : électronique, mécatronique, télécommunications, interfaces homme-machine,... Les compétences françaises sont reconnues entre autres dans le domaine du logiciel. Certains d'entre eux équipent d'ailleurs le robot humanoïde HRP-2 développé au Japon par l'Intelligent System Research Institute.

De quels soutiens dispose cette filière ?

Au plan européen, l'UE a décidé de multiplier par deux ses investissements en recherche et développement, engageant près de 400 millions d'euros d'ici 2010 dans différents programmes ou appels à projets. L'un d'entre eux, Feelix Growing tente d'améliorer la perception, par le robot, des émotions chez un être humain. En France, le projet Roméo a débuté en janvier 2008. Labellisé par le pôle de compétitivité Cap Digital avec la société Aldebaran Robotics comme chef de projet, il a reçu un soutien du fond unique interministériel à hauteur de 4,9 millions d'euros. 

De quoi s'agit-il ?

L'objectif est de développer un robot humanoïde dont la taille atteindra 1,30m à 1,40m. Il assistera les personnes en perte d'autonomie. Il devra pouvoir aller chercher un verre sur la table, prendre un trousseau de clés ou récupérer quelque chose dans la pièce à côté. Il sera connecté à Internet, sera capable de rappeler l'agenda à la personne dont il aura la charge. Il devra pouvoir lui lire un livre ou un article de presse sur Internet. Il devra également aider la personne à marcher ou à se relever en cas de chute. Les premiers prototypes devraient apparaître en 2011 pour être évalué auprès des patients de l'Institut de la vision. Sa commercialisation est prévue à l'horizon 2015.

Comment s'assurer qu'il sera bien accueilli ? 

Assister une personne n'est pas suffisant. Il devra également communiquer par la voix, les gestes, être expressif. Si la personne est énervée, il devra en tenir compte. Son comportement et la façon dont il interagit avec les humains sont donc des éléments primordiaux. À cet égard, il existe des différences culturelles entre les Japonais et les Européens. Au Japon, l'acceptabilité est plus grande. En Europe, on a peur que le robot se transforme en Terminator !

Quel sera son prix ?

Pour l'instant, aucun prix n'est encore fixé. Cela dépendra des fonctionnalités et du public auquel il s'adressera. Une chose est sûre, il faudra que ce prix soit abordable. Nao, le petit robot fabriqué par Aldebaran Robotics est vendu 12.000euros aux labos et aux universités. Il sera proposé au grand public dès l'an prochain avec un prix réduit. 


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