Suicide des personnes âgées : une tentative pour ne plus souffrir
Blog cap retraite
17 mars 2009
France
Il est peut être étonnant de découvrir que le taux de suicide chez les hommes de plus de 75 ans est 7,5 fois plus élevé que la moyenne du taux de mortalité par suicides en France. Pourtant, la réalité parle d’elle-même et problème est encore largement sous-estimé. Force est de constater que le suicide chez les séniors est encore un sujet
tabou.
La prévalence du suicide des personnes âgées
En France, les décès volontaires chez les seniors sont largement plus nombreux que dans les autres tranches d’âge, et notamment chez les hommes de plus de 75 ans. En effet, leur taux de mortalité par suicide est de 150 pour 100.000 habitants, ce qui en fait le chiffre le plus élevé d’Europe. Les veufs de plus de 75 ans se suicident de cinq à dix fois plus que les femmes veuves du même âge. D’autre part, plus on vieillit, plus le risque est élevé : l’âge le plus critique se situe entre 85 et 89 ans.
Les raisons du suicide des seniors
Dans l’univers de la vieillesse, les raisons qui conduisent une personne âgée sont multiples et personnelles, mais on retrouve souvent le veuvage, les traumatismes liés à la guerre, la souffrance d’une maladie de longue durée, la solitude et le sentiment de ne plus servir à rien ni à personne. Ce mal-être se termine alors par la réalisation du geste irréversible, une fois sur deux. Ne pouvait-on pas le prévenir ? Le problème, c’est que les signes de dépression sont souvent masqués chez les personnes âgées, ou considérés comme « normaux », liés à la vieillesse, malgré le constat que le « désir d’en finir » est intense. Même dans la famille, on parle très souvent de suicide légitime, rationnel, d’un choix sensé. Comme si le suicide était une fin de vie anticipée, une précipitation vers cette mort de toute façon inéluctable. Mais c’est là occulté la souffrance de l’être…
Le suicide des personnes âgées : un tabou ?
Le chef du Service Psychiatrie de Brest, le professeur M. Walter, souligne : « quel que soit l’âge, toute tentative de suicide est une tentative pour ne plus souffrir ». Comment lutter contre ce mal-être? « En en parlant, répond le psychiatre, et en faisant passer ce message: oui, on peut être vieux sans être déprimé! ». La dépression est un signe de cette souffrance. Elle est pourtant mal détectée et par conséquent peu traitée chez les personnes âgées, ce qui pourrait expliquer ces chiffres accablants. «Le tabou du suicide chez l’adolescent est tombé, alors qu’il persiste vis-à-vis des personnes âgées», souligne-t-il. La souffrance doit être exprimée et écoutée. Afin de sensibiliser le public à cet autre phénomène de la vieillesse, les associations de prévention du suicide ont commencé à faire des campagnes d’informations… mais le problème devrait peut-être relever de la santé publique, comme aux Etats-Unis.
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