Santé des personnes âgées : la tension monte 

LaDépêche.fr

20 Juin 2009

France

Les maisons de retraite demandent des moyens. Photo DDM

Comment seront soignés les pensionnaires des maisons de retraite au cours de la prochaine décennie ? Pour les membres de l'association des directeurs d'établissements et de service pour personnes âgées (ADESPA) de Midi-Pyrénées, la réponse est plutôt sombre : « Nous sommes entrés dans une logique de réduction des soins aux personnes âgées », affirme tout de go Pierre Roux, responsable départemental de l'ADESPA pour l'Aveyron. À Ax-lesThermes, Martine Barillon, directrice de la maison de retraire de l'hôpital local et présidente de l'ADESPA, l'échelon régional de l'ADESPA, enfonce le clou. « En 2009, la plupart des dotations de soins de nos établissements n'ont pas été reconduites intégralement. Les taux de reconduction à 0,5 % qui nous sont accordés sont insuffisants pour que nous puissions assurer des soins de qualité pour les personnes hébergées. Face à cette pénurie de moyens, certains établissements pourraient être tentés de réduire les soins extérieurs. » En clair, sauf à augmenter des tarifs déjà très lourds pour les familles, les responsables de maisons de retraite craignent d'être contraints de réduire leur volume de personnel médical et, par voie de conséquence, la qualité et la quantité des soins dispensés.

ÉCONOMIES FORCEES

Faute de dotations suffisantes, l'heure est aux économies forcées. Une dizaine de praticiens exerçant dans les maisons de retraite du département sont sous le coup de contrôles de Sécurité Sociales renforcés avec, pour objectif, de limiter les prescriptions de soins de kinésithérapie, jugées trop nombreuses. Dans deux établissements toulousains, ces contrôles ont entraîné des retards ou des difficultés d'accès aux soins pour plusieurs pensionnaires (lire zLa Dépêche du Midi» du 18 juin) et une vive réaction des familles des pensionnaires. La fille d'une dame âgée de 93 ans est même allée jusqu'à écrire à la ministre de la Santé Roselyne Bachelot. Et une pétition circule pour dénoncer les dysfonctionnements occasionnés par le conflit qui oppose la Sécu à un praticien. Hier, le Dr Jacques Bez, médecin-conseil chef du service médical de la Haute-Garonne annonçait toutefois que les retards ou les suspensions de soins portés à sa connaissance avaient été réglés.

Les directeurs mobilisés

A l'appel de leur fédération nationale, la centaine de directeurs de maisons de retraite et de responsables de services a domicile aux personnes âgées membres de l'ADEPA ont choisi d'alerter l'opinion publique.

Le 30 juin, ils s'exprimeront dans la presse pour dénoncer les insuffisances de dotations de soins qui leurs sont allouées depuis plusieurs années et qui génèrent « un retard récurrent de la prise en charge des soins aux personnes âgées surtout si elles sont malades et fortement dépendantes. Retard qui au final vont aboutir à des privations de soins pour les résidents », précise Martine Barillon, présidente de l'ADESPA.

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