Un mode de vie sain protège-t-il d'Alzheimer ?
Le Figaro
31 mai 2010
France
Moins de 1% des cas de maladie d'Alzheimer sont génétiquement déterminés: il s'agit alors de formes familiales de la maladie, à début très précoce (vers 40 ans), héréditaires, d'évolution rapide avec une forte diminution de l'espérance de vie. Près de 99% des cas sont dits sporadiques, apparaissant au-delà de 65 ans. Cette maladie dégénérative est annoncée par des troubles émotionnels; dans la moitié des cas, les symptômes anxieux et dépressifs précèdent de quelques années les symptômes cognitifs et des difficultés de la mémoire des faits récents. Mais il ne faut pas confondre la maladie d'Alzheimer avec le ralentissement normal des fonctions cognitives lié au vieillissement physiologique. La sensation d'amoindrissement des capacités mnésiques est banale chez le sujet de plus de 50 ans: elle est généralement compensée par les habiletés sociales fournies par l'expérience de l'âge.
On peut prévenir la survenue ultérieure de la maladie, ou la reculer, en adoptant une bonne hygiène de vie. Les principaux facteurs de risque sont en effet connus et déjà identifiés pour d'autres affections cardiovasculaires ou métaboliques. Ainsi, une hypertension artérielle ou une hypercholestérolémie à l'âge moyen de la vie augmentent le risque de développer plus tard la maladie; le diabète sucré ou encore l'obésité sont aussi des facteurs de risque. Dès lors, un régime alimentaire de type méditerranéen (poisson, légumes et fruits) serait protecteur. Les aliments riches en un type particulier d'acides gras (oméga 3) auraient un effet favorable: la consommation de poissons au moins deux fois par semaine réduirait d'un tiers le risque
d'Alzheimer.|
L'alcool ne fait pas bon ménage avec une maladie neurodégénérative de type Alzheimer, le tabac non plus. Les neurones sont sensibles aux effets néfastes des radicaux libres de l'oxygène dont le tabac et la pollution augmentent la production de même que le vieillissement. Cela a conduit à l'hypothèse d'un effet préventif des antioxydants tels que les vitamines E et C ou le carotène.
Certains résultats ont confirmé un effet favorable de la vitamine E.
Les activités sportives (marche, danse…) seraient associées à une diminution du risque: certaines études avancent une réduction à hauteur de 60%.
Il en est de même de la pratique régulière d'activités cognitives ou sociales. Le bas niveau d'études est souvent mentionné comme étant associé à un risque accru de développer une maladie d'Alzheimer. Les sujets n'ayant pas obtenu leur certificat d'études ont été signalés comme davantage atteints. Cela plaide en faveur de l'hypothèse d'une «réserve cognitive» capable de différer l'apparition des symptômes chez les sujets bénéficiant d'un niveau d'études élevé. Au total, l'exercice physique et intellectuel pourrait être un facteur
protecteur.
Un million de malades
Encore faudrait-il que le diagnostic soit porté le plus précocement possible. En France, la maladie d'Alzheimer est sous-diagnostiquée: moins de 25% des sujets de plus de 80 ans atteints d'Alzheimer bénéficient des traitements disponibles; moins de la moitié des porteurs de cette maladie ont fait l'objet d'une déclaration ALD15 (affection de longue durée pour maladie d'Alzheimer). Or près d'un million de Français sont aujourd'hui atteints d'une maladie d'Alzheimer: 2 à 4% des sujets de plus de 65 ans, plus de 20% de ceux qui ont dépassé l'âge de 80 ans. Changer sa fin de vie, c'est changer de mode de vie au plus tôt.
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