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Bien vieillir malgré la schizophrénie


Par Thomas Guien et Estelle Saget, L’express.fr

12 mars 2010

France

 

Dans la schizophrénie, la difficulté à entretenir des relations sociales augmente au-delà de 50 ans. Une étude tente d'expliquer le phénomène et d'y remédier.

Une étude menée à l'hôpital Sainte-Anne, à Paris, se penche pour la première fois sur le fonctionnement social des patients de plus de 50 ans atteints de schizophrénie, une maladie touchant environ 1% de la population en France. Leur nombre devrait en effet doubler d'ici vingt ans, vieillissement général de la population oblige. Les premiers résultats, présentés jeudi 11 mars à l'occasion d'un colloque organisé par la fondation Pierre Deniker, montrent que la difficulté à entretenir des relations sociales, l'une des caractéristiques de la maladie, augmente avec l'âge. 

Le déficit en "théorie de l'esprit" mis en cause

La psychiatre Aurélie Lagodka, coordinatrice de ces travaux lancés il y a un an, pense que le phénomène s'explique par une aggravation, chez les seniors schizophrènes, du déficit en "théorie de l'esprit", l'une des facultés cognitives de l'être humain dont la définition a été posée en 1978. "Chaque individu développe au cours de l'enfance, entre 3 et 11ans, une capacité à attribuer à autrui des pensées, des croyances ou des intentions permettant non seulement de comprendre et d'expliquer le comportement d'autrui mais également de l'anticiper, de le prédire, explique le médecin. Dans la schizophrénie, cette faculté à se représenter les intentions des autres est altérée, ce qui peut conduire, notamment, au délire de persécution". 

Aurélie Lagodka prévoit de poursuivre l'étude sur un plus grand nombre de patients âgés, afin de confirmer les résultats préliminaires. Parmi les pistes envisagées pour remédier au problème et éviter le placement des malades en institution, la chercheuse propose d'utiliser la remédiation cognitive, une technique en plein essor basée sur des exercices de logique, de mémoire ou d'attention. L'amélioration du fonctionnement intellectuel des patients pourrait, selon elle, avoir un effet positif sur leurs aptitudes sociales.  


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