Le défi de la prévention chez les 50 ans et plus
Par Patrick Rodrigue, AbitibiExpress
10 mai 2011
Canada
Inciter les 50 ans et plus à adopter des comportements sécuritaires représente un défi majeur à relever au cours des prochaines années. (Photo: archives)
Si le milieu de la santé estime être en mesure de faire face au vieillissement des personnes vivant avec le VIH-sida, l’augmentation inquiétante des nouveaux diagnostics chez les 50 ans et plus entraîne plusieurs remises en question.
«Historiquement, ce sont des personnes qui ont peu ou pas été ciblées par les campagnes de prévention. À l’aube de la soixantaine, plusieurs vont se retrouver veuves ou à nouveau célibataires après un divorce. Ils risquent donc d’adopter des comportements à risque, souvent même sans le savoir. Pas par inconscience, mais bien par manque d’informations», fait observer l’infirmière Karine Blais, coordonnatrice de la Clinique régionale en soins intégrés VIH-sida de l’Abitibi-Témiscamingue.
Population difficile à cibler
Le problème, enchaîne-t-elle, c’est que les tabous entourant la sexualité, la contraception et les infections transmissibles sexuellement ou par le sang sont encore bien présents. Plusieurs peuvent donc être gênés de s’informer sur le sujet.
Il est aussi plus difficile de passer de la prévention chez les adolescents et les adultes à celle chez les adultes plus âgés. «Les jeunes sont faciles à rejoindre en bloc. Par exemple, on peut organiser des campagnes ou des activités dans les écoles ou les maisons de jeunes. On ne dispose pas d’un tel lieu de rassemblement pour les 50 ans et plus. La prévention à leur endroit constitue donc un gros défi qu’il faudra rapidement relever», insiste Mme Blais.
Le système de santé est prêt
L’infirmière assure toutefois que le système de santé est prêt à faire face au vieillissement des personnes vivant avec le VIH-sida, en particulier grâce à la Clinique régionale en soins intégrés.
«Nous n’offrons pas de service particulier aux 50 ans et plus. Par contre, nous les adaptons aux besoins de chaque personne. Je ne crois pas qu’il faille modifier des services, à part peut-être celui des tests de dépistage pour d’autres maladies. Ils seraient amorcés plus tôt pour détecter plus rapidement d’éventuelles co-infections et ainsi améliorer la qualité de vie des malades», indique Karine Blais.
Partout dans la région
Mais pour André-Pierre Beaudoin, qui vit depuis 26 ans avec la maladie et qui approche de la soixantaine, les activités de la clinique devraient être étendues aux principales villes de la région et non uniquement à Rouyn-Noranda et Val-d’Or. «Les déplacements pour se faire soigner représentent une contrainte supplémentaire, surtout quand la santé commence à se détériorer à cause de l’âge. Et ça finit par être coûteux», fait-il valoir.
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