La consommation d'alcool entre 65 et 75 ans
bien que moindre qu'aux autres âges
suffit à provoquer des troubles,
surtout liés aux interférences
avec les pathologies ou les traitements.
Sylvie Gadeyne, Philippe Michaud, et
Dorothée Lécallier, trois
experts, livrent des pistes de
réflexion et d'action. Ils ne
prônent pas l'abstinence, mais une
qualité de vie retrouvée, qui
passe par la réduction ou l'arrêt
de la consommation d'alcool. Tel était
le thème de la conférence du
CLIC Métropole Nord Ouest du 6 mai
2011.
L'âge influe sur la tolérance
à l'alcool indique Sylvie Gadeyne,
chargée de mission à
l'Association nationale de prévention
en alcoologie et addictologie. A consommation
égale, le taux d'alcool est plus
élevé chez une personne
âgée, car le produit est
concentré dans une quantité
d'eau corporelle plus faible, la
capacité d'élimination par le
foie et les reins est amoindrie et les
problématiques de santé
augmentent les répercussions.
Inversement, l'alcool a des effets sur
l'état de santé. Il diminue la
résistance aux maladies infectieuses,
dégrade la qualité du sommeil et
perturbe les traitements médicamenteux.
Il peut provoquer aussi des chutes, provoquer
ou aggraver les troubles cognitifs, les
symptômes dépressifs et les
risques suicidaires.
Un déni social. L'alcool est en plus
souvent considéré, y compris par
des professionnels soignants, comme un plaisir
qu'on ne peut enleveraux aînés.
Pour aborder la question de l'alcool avec les
personnes âgées "On saisit les
occasions" explique le docteur Michaud. Les
troubles du sommeil, de l'humeur, les chutes,
les moments d'anxiété, les
troubles mnésiques sont faciles
à repérer et peuvent être
causés ou aggravés par la
consommation d'alcool. L'objectif est de
permettre à la personne de vivre cette
phase de sa vie le mieux possible.
La prévention dite "secondaire"
repère les consommateurs dans le risque
dommage débutant et prévient
l'ascension dans la pyramide des risques.
Philippe Michaud, médecin addictologue
au centre Magellan de Gennevilliers, s'est
spécialisé dans ce type de
prévention et Dorothée
Lécallier également
médecin addictologue dans ce même
centre a développé l'aide aux
personnes dépendantes de plus de 65
ans. Elle participe à un groupe de
travail pluridisciplinaire "Alcool et
personnes âgées" au sein de la
Société française
d'alcoologie, qui réunit des
professionnels de la santé publique,
des gériatres, des alcoologues autour
des recommandations à délivrer.