La Haute Autorité de Santé
vient d’actualiser sa recommandation «
Diagnostic et prise en charge de la maladie
d’Alzheimer et des maladies apparentées
» publiée en mars 2008 et
retirée en mai 2011. Il s’agit d’une
version révisée par un nouveau
groupe de travail. Elle tient compte des
évolutions récentes autour de la
prise en charge de la maladie. Il s’agit,
notamment, des nouvelles conclusions de la
Commission de la Transparence sur les
traitements médicamenteux ainsi que
d’une définition du parcours de soins
des patients.
Depuis septembre 2011, un nouveau groupe de
travail composé de médecins
généralistes, neurologues,
gériatres, psychiatres, infirmiers,
etc., ainsi que de l’association France
Alzheimer, s’est réuni afin
d’actualiser la recommandation de mars 2008.
Pour plus de lisibilité et une
meilleure appropriation par les
professionnels, cette nouvelle recommandation
suit les étapes du parcours de soins du
patient, depuis les premiers symptômes
(troubles cognitifs) jusqu’à la prise
en charge pluridisciplinaire nécessaire
à un stade avancé. Outre la
maladie d’Alzheimer (au moins deux tiers des
cas), elle porte sur la démence
vasculaire, la démence à corps
de Lewy, la démence associée
à une maladie de Parkinson, la
dégénérescence lobaire
fronto-temporale.
Le médecin généraliste
traitant pilote l’organisation des soins. Il
réalise l’évaluation initiale du
patient présentant des troubles de la
mémoire. Dans le cas où cette
évaluation ne révèle pas
d’altération des facultés de
mémoire, de jugement, de
compréhension, etc., il est
recommandé d’en réaliser une
autre de 6 à 12 mois plus tard. En
revanche, si une altération est
avérée, le binôme
médecin généraliste
traitant- spécialiste réalise
les tests et examens nécessaires.
Le médecin spécialiste pose le
diagnostic de maladie d’Alzheimer et l’annonce
au patient. C’est ensuite le médecin
généraliste traitant qui,
après avoir échangé avec
le patient et son entourage sur la bonne
compréhension des enjeux du diagnostic,
leur propose un plan de soin et d’aides.
Assisté d’un professionnel formé
(infirmière coordonnatrice de
réseau de santé, par exemple),
le médecin généraliste
traitant se charge de mettre en œuvre les
mesures d’accompagnement en lien étroit
avec les aidants naturels, etc.
Deux notions clés de l’avis de la
Commission de la Transparence sur les
médicaments de l’Alzheimer rendu le 27
octobre dernier ont été
intégrées dans cette
recommandation :
- Le traitement médicamenteux est une
option dont l’instauration ou le
renouvellement est laissée à
l’appréciation du médecin
spécialiste prescripteur. Il doit
prendre en compte les
préférences du patient et le
rapport bénéfice/risque du
traitement envisagé. Il peut s’agir, en
cas de maladie d’Alzheimer, au stade
léger (MMSE› 20) d’un inhibiteur de la
cholinestérase ; à un stade
modéré (10 ‹ MMSE ‹ 20) d’un
inhibiteur de la cholinestérase ou d’un
antiglutamate ; au stade sévère
(MMSE ‹ 10) d’un antiglutamate.
- Au-delà d’un an, une concertation
pluri-professionnelle avec le patient (si son
état le permet), son aidant, le
médecin généraliste
traitant, le gériatre et le neurologue
ou le psychiatre est préconisée
pour réviser la prescription et
vérifier l’intérêt pour le
patient de poursuivre le traitement.
L’objectif est d’assurer un suivi de
qualité et personnalisé.
Cette recommandation s’intègre aux
mesures du plan Alzheimer 2008-2012. Elle
vient compléter l’ensemble de travaux
menés par la Haute Autorité de
Santé sur la maladie d’Alzheimer
auxquels les professionnels peuvent se
référer sur le site Internet de
la HAS,