Les seniors au volant : « Pas plus
dangereux que la moyenne »
La Voix du
Nord
25 Octobre 2011
France
Au lendemain des assises
départementales de la
sécurité routière à
Douai, consacrées à la
mobilité des seniors - « La
sécurité n'a pas d'âge
» - Jean-Luc Névache,
délégué
interministériel à la
sécurité routière, revient
sur ce thème qui fait pas mal de remous.
Les personnes
âgées, au volant, sont-elles plus
dangereuses que la majeure partie de la
population ?
« Effectivement, le grand public voit les
personnes âgées plutôt
accidentogènes : ce n'est pas conforme
à la réalité. Ce n'est
d'ailleurs pas confirmé par les chiffres.
Ainsi, à partir de 75 ans, les personnes
âgées représentent 8,8 % de
la population générale et 37,3 %
des... piétons tués (contre 12,1 %
des personnes tuées en voiture). Il n'y a
donc pas de suraccidentalité. »
Pourtant, le
préfet du Nord souligne que les plus de
60 ans sont impliqués dans 15 % des
accidents et dans un quart des accidents
mortels...
« Il faut regarder de près cette
situation qui peut être
particulière... Mais ce qu'on constate
plutôt, c'est que le problème est
moins la dangerosité des seniors que leur
aptitude à la conduite. Ainsi, souvent,
ils adaptent leur comportement pour conduire :
ils roulent moins vite, évitent la nuit,
diminuent la longueur des trajets. Ces attitudes
font qu'ils ne sont pas plus dangereux que la
moyenne. »
Malgré
tout, il faudrait détecter cette
inaptitude...
« Effectivement, sachant qu'il n'y a pas
besoin d'être vieux pour être inapte
à la conduite. C'est d'ail-leurs le
danger. Nous menons un travail avec les
médecins généralistes pour
que les gens qui ont une inaptitude soient
détectés. »
Donc, selon
vous, il ne faut pas établir de
contrôle systématique ni
établir d'âge limite...
« Non, sinon on risque de priver de la
possibilité de conduire des personnes
âgées, alors que c'est vital pour
elles. Il faut au contraire qu'elles puissent
conserver leur mobilité aussi longtemps
qu'elles ne sont pas dangereuses sur la route.
Et pour ça, il n'y a pas d'âge
donné, systématique. Mais, outre
les médecins généralistes,
les personnes ayant un doute - comme l'entourage
- peuvent s'adresser à la commission
médicale de la préfecture, pouvant
déclarer l'aptitude ou pas. À
noter d'ailleurs que la moitié des pays
européens ont mis en place des
règles (visite médicale
obligatoire), mais que ceux-ci ne sont pas
forcément les plus à la pointe en
matière de sécurité
routière. Ainsi, il n'y a pas de
contrôle de ce type en Allemagne,
contrairement à l'Italie ou l'Espagne par
exemple. »
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