14 Fevrier
2012
France
Après
le célèbre rapport de 2005
de la Cour des Comptes affirmait que les
besoins des personnes âgées
éaient couverts à
moitié.
En février 2012, la Cour reste
sévère dans son nouveau
rapport sur la "Prise en charge des
personnes âgées dans le
système de soins" : "Des
progrès trop lents" titre-t-elle.
Formations des médecins, tests
des médicaments, coordination des
acteurs, suivi
épidémiologique, les
progrès sont encore faibles. La
Cour s'inquiète des
résultats insuffisants concernant
le recours encore bien trop
élevé aux urgences pour
les plus âgés.
Progrès à réaliser
L'INVS, l'IRDES, l'INSSE, n'ont pas
reçu les moyens, et n'ont pas
posé comme prioritaire le "suivi
épidémiologique des plus
âgés". Sans données,
difficiles d'établir des
critères quantitatifs des
politiques vieillesse, estime la Cour
des Comptes.
Coordonner et optimiser les Plans
Aux plans nationaux Bien vieillir
(2007-2009) récemment
critiqué par le Haut Conseil de
la santé publique, Plan
Solidarité Grand Age (PSGA 2007 -
2012), Plans Alzheimer (2000-2004 puis
2004-2007 et 2008-2012), la Cour pointe
des "résultats incertains",
des schémas régionaux
(PRIAC conçus par la CNSA :
Caisse nationale de solidarité
pour l'autonomie) qui parfois ne sont
pas en cohérence avec les
schémas départementaux.
La Cour attend beaucoup des ARS (Agences
régionales de santé) pour
coordonner les secteurs sanitaires et
médico-sociaux.
Les magistrats jugent que les soins aux
personnes âgées sont encore
"insuffisamment adaptés et
coordonnés". Un indicateur qui
fâche la Cour : les personnes
très âgées restent
surreprésentées aux
urgences .
La Cours estime aussi que les
médecins ne sont pas suffisamment
formés (Un peu plus de 3 200
environ sur 53 700 omnipraticiens), les
Professeurs des
universités-Praticiens
hospitaliers (PU-PH) sont aujourd'hui 57
(ils était 46 en 2006 mais
devaient être 64 selon le Plan
Solidarité Grand age).
Elle rapelle la nécessité
d'inclure les personnes
âgées dans les essais
clinique des médicaments.
La Cour recommande de mieux coordonner
les plans de santé publique
autour des enjeux concernant le
vieillissement, de redéployer les
lits de spécialités
médicales vers les lits de
médecine gériatrique et de
veiller à l'effectivité de
la coordination exercée par les
ARS.
Accédez à l'extrait du
rapport de la Cour des Comptes
2012 "prise en charge des
personnes âgées dans le
système de soins"et aux
réponses des ministères :
- Ministère du travail, de
l'emploi et de la santé. Le
ministère de Xavier Bertrand
souscrit le déploiement de
filières gériatriques sur
"chaque territoire de santé avec
une unité de court séjour
gériatrique, un soin de suite et
de réadaptation (SSR)
gériatrique, une équipe
mobile et une unité de soin
longue durée". Ce taux
d'équipement de filières
fixé dans le PSGA est "atteint
dans de nombreuses régions." Mais
Un tiers des SSR gériatriques ont
été autorisés avec
cette mention. Quant à la
formation des médecins, le
ministre va lancer un travail de
"reingérierie" des formations
"pour garantir "que tout interne de
médecin générale
réalise un semestre en
gériatrie".
- Ministère du budget, des
comptes publics et de la réforme
de l'Etat, porte-parole du Gouvernement
: La loi de finance de la
sécurité Sociale 2012 a
prévu des crédits pour
l'expériemntation de projets
pilotes de coordination. Des
crédits dédiés ne
sont pas budgétés pour
l'Invs en 2012 mais pourront "être
envisagé pour les années
ultérieures".
- Ministère des
Solidarités et de la
cohésion sociale. Le
ministère de Roselyne
Bachelot-Narquin rappelle les
engagements de l'Etat sur le secteur de
l'aide et des soins aux personnes
âgées (24 milliards d'euros
au titre de la "dépendance". Elle
veut renforcer la gouvernance des plans,
lancer des expérimentations dans
la gestion des médicaments
(notamment en maison de retraite
médicalisées EHPAD), les
expérimentations
régionales pour dynamiser les
filières gériatriques et
gérontologiques territoriales
(selon les recommandations de l'HCAAM),
le déploiement des MAIA (15 en
2010, 40 en 2011 et une centaine
supplémentaires en 2012 (alors
que le ministère du budget en
attend 167).
- Ministère de l'enseignement
supérieur et de la recherche
présente un des axes de sa
Stratégie nationale pour la
recherche et l'innovation (SNRI)
à savoir les questions de
santé, de bien-être,
d'information, de communication et les
nanotechnologies. Le ministère
souligne son investissement dans les
programmes "E-santé", "Tec
San" (pour le diagnostic, la
réhabilitation, les services
à la personne des malades
Alzheimer) et avec l'Europe :
"Ambient Assisted Living" : technologies
pour l'autonomie à domicile.
- le Président de la Haute
Autorité de Santé (HAS)
"partage les principales conclusions du
rapport"
- le directeur général de
l'AFSSAPS qui va "poursuivre son action
en matière de médicaments"
- la directrice de l'INVS n'a pas
d'observation.