5 Mars 2012
Suisse
Elle
serait la femme la plus
âgée à avoir
accouché en Suisse. En mettant au
monde deux jumeaux à 66 ans, une
femme pasteur à la retraite a
provoqué une véritable
polémique dans le pays, de
nombreux internautes s'insurgeant contre
un comportement
«égoïste» et
«inconscient».
Record battu. Cette femme, qui vit seule
et dont l'identité n'a pas
été
révélée, a
accouché il y a une quinzaine de
jours de jumeaux à
l'hôpital cantonal des Grisons
à Coire, selon le journal
SonntagsBlick.
L'information, confirmée par
l'établissement, n'a
été
révélée au grand
public que ce lundi. Selon le journal,
il s'agit de la femme la plus
âgée à avoir
accouché dans le pays. En 2010,
une Suissesse de 64 ans avait
donné naissance à une
fille.
Fécondation in vitro en Ukraine.
L'implantation d'ovule
fécondé in vitro est
interdite en Suisse, c'est pourquoi
cette femme s'est rendue en Ukraine,
où de tels procédés
sont permis, pour organiser sa
grossesse. Les enfants sont nés
par césarienne et sont toujours
en observation à l'hôpital,
tout comme la mère.
Interrogée par le SonntagsBlick,
la maman la plus âgée de
Suisse a déclaré que
«c'est incroyable ce que la
médecine permet de faire
aujourd'hui». Avant d'ajouter
qu'elle voulait «à
présent profiter en toute
tranquillité de cet
évènement».
«Honteux et
égoïste» Sur Internet,
les internautes commentant les articles
sur ce sujet ne sont pas tendres :
«Honteux et
égoïste» ; «Elle
n'a pensé à rien, c'est
son gynécologue qui a
pensé à son
porte-monnaie» ; «Ce n'est
parce que c'est possible techniquement,
qu'il faut le faire, où est
passé le bon sens ?»... La
grande majorité des messages
postés sur le net
reflètent une nette indignation.
Dans un commentaire, une journaliste du
quotidien Le Matin
dénonçait quant à
elle «l'inconscience» et
«l'égoïsme de la
mère la plus âgée de
Suisse». Et d'ajouter que
lorsqu'ils seront adolescents, les
jumeaux auront pour principal souci de
trouver une place dans une maison de
retraite pour leur mère, pour
autant qu'elle soit encore en vie.
Son village divisé. Actuellement,
la femme, qui a choisi des
prénoms bibliques pour ses
jumeaux, Michael et Joshua, vit dans un
appartement de quatre pièces,
dans une maison ancienne dans le village
de Grüsch, au fin fond du canton
des Grisons. Interrogés, des
voisins ont indiqué qu'elle
vivait de façon très
discrète et n'avoir pas
remarqué sa grossesse, si ce
n'est un léger embonpoint. Et
dans son village, les avis
étaient contrastés.
«C'est de l'égoïsme
pur et simple, et ce n'est pas bien pour
les enfants», a ainsi
déclaré une voisine au
SonntagsBlick. Mais l'adjoint au maire,
Lorenz Casutt-Peng, s'est pour sa part
réjoui, déclarant que
«les enfants sont notre futur, et
c'est bien que les enfants et la
mère se portent bien».
«Garder le bon sens à
l'esprit». Selon le professeur
Olivier Irion, médecin-chef
à l'Hôpital universitaire
de Genève, interrogé par
le journal Le Matin, «il faut
accepter certaines limites de la nature,
et garder le bon sens à
esprit». Selon lui, il faudrait
réserver les techniques de
fécondation in vitro aux femmes
plus jeunes qui souffrent
d'infertilité ou de
ménopause précoce. En
Ukraine, il n'y a pas de limite
d'âge et des cliniques
spécialisées font de la
promotion sur internet, en proposant des
solutions de «maternités
par substitution», avec
«dons» d'ovule
fécondé par du sperme d'un
donneur. Sur ces sites, les cliniques
publient de nombreux témoignages
de couples venus du monde entier pour
avoir des enfants.