16 Janvier
2012
France
Faute
d'argent de l'état, les projets de
maisons de retraite médicalisées
(Ehpad) sont gelés pour les cinq
prochaines années, alors que la
dépendance ne cesse d'augmenter,
s'inquiète Pierre Izard, qui en appelle
à la solidarité nationale.
«Le
problème du vieillissement est-il oui
ou non un problème de solidarité
nationale ? », s'interroge le
président du conseil
général, en charge de la
dépendance et des personnes
âgées en Haute-Garonne au travers
de l'Apa (1).
Pour
Pierre Izard, « c'est un problème
prioritaire de solidarité », mais
le patron du Département pousse un cri
d'alarme : « J'ai participé il y
a un mois et demi, mandaté par mes
collègues présidents des
conseils généraux de
Midi-Pyrénées, à la
dernière séance du conseil de
surveillance de l'Agence régionale de
santé (ARS) : on nous a annoncé
que, faute de financement de l'état, il
ne serait pas possible de créer de
nouveaux établissements
médicalisés dans les cinq ans
».
Or,
selon le service Solidarité et
personnes âgées du conseil
général, la dépendance ne
cesse d'augmenter : le budget
départemental augmente ainsi de 4 % en
2012 (par rapport à 2011) pour l'APA
(maintien à domicile) et surtout de 11
% pour l'hébergement en
établissement médicalisé.
« Les besoins sur l'agglomération
de Toulouse ne sont pas pris en compte par
l'ARS », affirme-t-on au
Département.
Pour
chaque établissement
médicalisé, l'ARS finance la
partie médicalisée des Ehpad (2)
alors que le Département finance la
partie hôtelière du
fonctionnement. « L'âge
d'entrée en maison de retraite a
reculé ces dernières
années, passant de 60 ans il y a 20 ans
à 80 ans aujourd'hui, et le conseil
général favorise le maintien
à domicile », précise
Pierre Izard, « mais on trouve de plus
en plus de couples âgés de plus
de 90 ans dans les Ehpad et trois ou quatre
centenaires par établissement, il y a
une avancée en âge et les listes
d'attente s'allongent, trois ou quatre
demandes en moyenne par établissement,
surtout à Toulouse ».
Le
président du conseil
général précise que
quatre établissements
médicalisés représentant
324 lits (3), pourtant autorisés par le
CROMS (la commission qui autorisait les
nouveaux projets avant 2010, remplacée
désormais par l'ARS), en attente de
financement, risquent de ne pas se faire : aux
Minimes à Toulouse, à Plaisance,
Cugnaux et Montrabé. « Il en
faudrait cinq de plus d'ici cinq ans »,
ajoute Pierre Izard. En tout début
d'année, le président PS du
conseil général s'était
déjà insurgé : «
Tout cela est fait pour des buts uniquement
financiers imposés par Sarkozy ».
1-
L'allocation aux personnes âgées
est versée à environ 17 000
personnes âgées à domicile
et à 7 000 en établissements
médicalisés en Haute-Garonne.
2-
124 établissements hospitaliers pour
personnes âgées
dépendantes, publiques, associatives ou
privées, offrent 9 300 places dans
notre département.
3-
Chacun pour 80 ou 82 places dont un quart pour
Alzheimer.
Ars
: pas les moyens
«
Les dotations 2012-2013-2014 ne permettent pas
de continuer de créer des places en
Ehpad sur le rythme des dernières
années, », reconnaît Ramiro
Pereira, directeur de la Prévention et
médico-social à l'ARS, «
la Haute-Garonne a été
privilégiée ces dernières
années et la région est bien
dotée par rapport à la moyenne
nationale. Nous allons racler les fonds de
tiroir pour tenter de sauver le projet des
Minimes ».