Vers un
scandale des hanches toxiques
France Soir
29
Février 2012
France
Voilà
ce qui pourrait devenir un nouveau
scandale sanitaire. Après les
prothèses mammaires PIP laissant
fuir du silicone, des prothèses de
hanches posées sur des centaines de
milliers de patients sont
soupçonnées d'être
défectueuses. Les personnes
à travers le monde sur lesquelles
elles ont été posées
pourraient être exposées
à des taux importants de
métaux toxiques, selon une
enquête du British Medical Journal
(BMJ) et de la BBC. Pendant que Le Figaro
révèle le nom de ces
éventuelles prothèses
incriminées. Sous le nom d'ASR et
fabriquées par DePuy Orthopaedics,
une filiale de la société
américaine Johnson & Johnson,
elles ont été
retirées des marchés
australiens et américains en 2009
et du marché français en
juillet 2010. Elle seraient dangereuses
car leur particularité est
d'associer un couple métal sur
métal, un modèle
réputé plus résistant
que les autres associations à base
de céramique, mais qui a
l'inconvénient de libérer
des ions métalliques dû aux
frottements. Elles ont aussi montré
un taux de reprise (réintervention)
plus important que d'autres
prothèses.
Les méthodes de régulation
"semblent plutôt dater des
années 50"
Selon
le BMJ un tel niveau d'incertitude
concernant la toxicologie des ions
métalliques dans le corps aurait
été inacceptable pour un
médicament. « La pose de
prothèses de hanche est une des
grandes réussites de la
médecine moderne »,
reconnaît le Dr Fiona Godlee, la
rédactrice en chef du BMJ. «
Mais la combinaison d'une
régulation inappropriée et
d'un mercantilisme sans limite a
causé un mal réel et
potentiel pour un grand nombre de patients
à travers le monde »,
souligne-t-elle. « Ils auraient
dû être informés des
risques, comme les fabricants et les
autorités de régulation
l'étaient, mais on ne leur a rien
dit ». Le problème est que
les prothèses de hanche, comme les
implants mammaires, font partie des
dispositifs médicaux et ne sont
donc pas soumises aux mêmes
contraintes que les médicaments
pour leur mise sur le marché.
D'où ce commentaire du Pr Nick
Freemantle (University College de
Londres), cité par le BMJ : «
Les méthodes de régulation
des dispositifs médicaux semblent
plutôt dater des années
cinquante que du 21e siècle
».
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