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Canicule:
le directeur d'une maison de retraite mis en examen pour "homicide
involontaire" Philippe
Bernard, Le Monde La
famille d'une octogénaire morte pendant l'été dans un établissement de
Le directeur d'une des maisons de retraite les plus huppées
de Reims (Marne) a été mis en examen, jeudi 16 octobre au soir,
pour "homicide involontaire" et placé sous contrôle
judiciaire à l'issue de près de deux journées de garde à vue.
François
Pichereau, responsable de la résidence Hotelia, située dans le centre
historique de la capitale champenoise, avait été interpellé,
l'avant-veille, à la suite de la plainte de la famille d'une résidente
octogénaire décédée le 11 septembre. Adressée quelques jours plus tard au parquet de Reims,
la lettre manifestait une vive indignation quant aux circonstances du décès.
La missive relevait des éléments anormaux justifiant l'ouverture d'une
enquête préliminaire confiée à la police puis, jeudi, celle d'une
information judiciaire visant, outre le directeur de la résidence, son
adjointe, et l'établissement comme personne morale. Ces investigations auraient notamment permis de relever
un défaut de personnel en nombre et en niveau de formation et établi que
le directeur de l'Hotelia de L'Hotelia de Reims accueille une centaine de résidents
et dispose de l'équivalent de 50 salariés à plein temps, dont
3,85 infirmières, précise Hervé Hardy, président du groupe
Serience, qui possède une trentaine d'établissements de ce type en
France, bénéficiant tous de la certification ISO. La maison de retraite
de La mise en examen de M. Pichereau, première conséquence
judiciaire du drame lié à la canicule de cet été, a soulevé une très
forte émotion dans le milieu des professionnels de l'hébergement de
personnes âgées. Un émoi d'autant plus vif que la décision prise à
Reims intervient au lendemain de l'annonce, par le ministre des affaires
sociales, du report au mois de novembre de l'annonce du plan "vieillissement
et solidarité", destiné notamment à améliorer la situation dans
les maisons de retraite, dans un contexte budgétaire extrêmement serré
(Le Monde du 18 octobre). "BOUCS ÉMISSAIRES" "Bouleversé" et "révolté",
Luc Broussy, délégué général du Syndicat national des établissements
et résidences privés pour personnes âgées (Synerpa), dont M. Pichereau
est le délégué départemental, assimile la décision de mise en examen
à la recherche de "boucs émissaires". "Les directeurs
de maisons de retraite, qui consacrent leur vie aux personnes âgées,
doivent-ils personnellement payer au nom de toute une société qui s'est
aperçue au mois d'août qu'elle négligeait peut-être un peu trop ses aînés
?", s'interroge M. Broussy. Le directeur mis en cause à Reims avait participé, au
printemps 2003, aux protestations de la profession visant à obtenir
davantage de moyens, remarque Pascal Champ-vert, président de
l'Association des directeurs d'établissements d'hébergement pour
personnes âgées (Adehpa). M. Champvert souligne que cette "mise
en examen pour manque de personnel intervient au moment où certains, dans
la majorité, parient sur l'oubli des Français". "C'est contre
l'Etat qu'il faut se retourner, pas contre des individus", proteste
M. Champvert, qui réclame "les crédits nécessaires, soit
7 milliards d'euros sur cinq ans", pour recruter des
personnels tant pour les établissements que pour l'aide à domicile. Les responsables de maisons de retraite redoutent que
l'affaire de
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