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La France compte 12,6 millions de grands-parents
Par: Pascale Krémer Le Monde, 10 mai 2001
LE RECENSEMENT de mars 1999 continue de livrer ses secrets. On sait désormais que les
grands-parents sont en France 12,6 millions et ont en moyenne quatre
petits-enfants. Dans une publication du 10 mai, l'Institut national de la statistique et des études économiques
(Insee) précise que leur nombre va encore "beaucoup augmenter dans un futur
proche", car "les générations plus jeunes ont été plus nombreuses, et vivront en moyenne plus
longtemps".
Ces grands-parents profitent encore parfois de leurs parents, et même de leurs propres
grands-parents. Le recensement a permis de dénombrer 2 millions d'arrière-grands-parents (des femmes dans sept cas sur
dix). Et environ 30 000 arrière-arrière-grands-parents, à la tête d'une lignée de cinq
générations. Le recensement confirme que l'on devient grand-parent plus
tard, mais plus sûrement que par le passé. Un tiers des personnes nées entre 1930 et 1935 étaient
grands-parents à 50 ans, contre seulement un quart des générations nées entre 1940 et 1945. L'âge moyen au moment de la naissance du premier petit-enfant augmente puisque le premier enfant arrive lui-même plus tardivement : les femmes deviennent grands-mères à 49,9 ans en
moyenne, les hommes à 52,5 ans (la différence reflétant l'écart d'âge entre
conjoints, et un âge à la naissance du premier enfant plus élevé pour les
hommes).
"HISTOIRE FAMILIALE"
La moitié des personnes de 56 ans sont grands-parents. Les trois quarts de celles de 66 ans. Et 80 % des personnes de 70 ans et plus. "Pour les générations nées vers 1900, la proportion de
grands-parents à 80 ans était égale à 70 %, alors qu'elle dépasse 80 % pour les générations nées vers 1920, lit-on dans
l'étude. Au fil de ces générations, il est devenu plus rare de ne pas avoir
d'enfant." Logiquement, la probabilité de devenir grand-parent s'accroît avec le nombre d'enfants : 80 % des parents d'un seul enfant deviennent
grands-parents, contre 94 % des parents de deux enfants ou plus.
En février, l'Institut national d'études démographiques (INED) avait déjà commencé d'exploiter cette même
"étude de l'histoire familiale", qui étaye l'étude sur les
grands-parents. Durant le recensement de 1999, quelque 145 000 hommes et 235 000 femmes ont rempli un bulletin spécial sur leur histoire familiale en plus du bulletin
individuel. Les chercheurs savent dorénavant que l'on compte en France 14,6 millions de couples, dont 2,6 millions de couples non mariés ; que 72 % des hommes et 65 % des femmes de 20 ans et plus vivent en couple ; que la cohabitation demeure le mode de vie à deux le plus fréquent jusqu'à 26 ans pour les femmes, et 28 ans pour les hommes ; et
que, parmi les 14,6 millions de couples dénombrés, 545 000 vivent avec un enfant qui n'est pas l'enfant des deux
conjoints.
Environ 16 % des 13,2 millions d'enfants recensés (soient 2,1 millions
d'enfants) sont élevés par un parent qui ne vit pas en couple. Les trois quarts sont avec leur
mère. Près de 6 % des enfants (773 000) vivent avec un parent et un beau-parent. Les hommes vivent plus souvent que les femmes plusieurs unions
successives. En cas de rupture d'union, ils se remettent plus souvent en ménage. Ils élèvent également plus souvent que les femmes des
beaux-enfants. Et, dans ce cas, ils ont moins d'enfants "à eux" que leurs congénères de même sexe qui n'ont pas élevé les enfants de leur
compagne.
Les hommes de 45-49 ans ayant connu deux unions sont plus féconds que ceux qui sont toujours dans leur premier couple. Au contraire, les femmes du même âge qui ont vécu deux unions ont moins d'enfants que celles dont la première union est
intacte, "la fécondité dans une éventuelle deuxième union ne compensant pas les enfants qui ne sont pas nés au sein de la première union
rompue". Un phénomène "relativement nouveau", qui semble intriguer les
chercheurs. |