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La retraite autrement
Par R. D. Lebogo Ndongo, Cameroon Tribune (AllAfrica)
Cameroun
20 Février 2007
De nombreux travailleurs vont à la retraite en traînant les pieds. Faute
d'une indispensable préparation.
De nombreux patrons redoutent la rencontre avec leurs anciens
collaborateurs ayant pris leur retraite. Non point parce qu'ils risquent
une agression physique. Simplement, ils craignent de devoir entendre ces
hommes et femmes leur conter une histoire très triste. Et souvent, le
retraité demande à être utilisé " n'importe où patron ".
Mais, quelle incidence dans la vie d'une entreprise ? Certes, il y a un
travailleur qui s'en est allé mais un autre, généralement, le remplace.
Pourtant, ce n'est pas si simple. Car, les dernières années vers la
retraite peuvent être un vrai traumatisme pour le travailleur. A
quelques pas de la ligne d'arrivée d'une longue carrière
professionnelle, l'employé se rend compte qu'il n'a pas assuré ses
arrières. Pas de maison en ville, pas de case au village, aucune épargne
ni d'activité génératrice de revenus, etc. Ainsi tourmenté, l'employé ne
parvient plus à donner la pleine mesure de son talent. L'encadrement
offert à celui qui prendra le relais est des plus heurtés. Et voilà
l'entreprise qui perd en savoir-faire.
Ici ou là, des initiatives ont été essayées sans qu'on voit leurs
fruits. Les Brasseries du Cameroun sortent à leur tour le dossier. A la
faveur d'une rencontre avec un groupe de 25 employés qui avancent vers
la retraite, André Siaka, directeur général de cette société, a résumé
de façon brutale mais vraie la situation : " les problèmes commencent
quand le pécule alloué à l'occasion du départ à la retraite s'est épuisé
". Et que, souvent, la pension se fait attendre plus que de mesure.
L'option que prennent les Brasseries du Cameroun est de préparer les
employés à partir de l'âge de 50 ans. On ne leur donne pas de l'argent
mais on aide à identifier des activités génératrices de revenus.
L'objectif est de leur donner la possibilité d'être actifs et productifs
jusqu'au bout. Sans pour autant qu'ils restent soumis aux contraintes
horaires.
D'une certaine façon, on veut faire de ces retraités des hommes et des
femmes d'affaires qui volent de leurs propres ailes. On ne leur donne
pas du poisson mais on leur apprend à pêcher et même à vendre leur
production. Tout cela passe par une formation élémentaire à la gestion,
par une préparation psycho-médico-sociale mais surtout par un soutien
dans la recherche des financements. Ce dernier volet est d'autant plus
précieux que des promoteurs jeunes peinent à trouver des bailleurs de
fonds pour des projets pourtant porteurs.
Dans la pratique, cet encadrement se déroule en trois volets
(sensibilisation, recherche de projet et mise en oeuvre). Un cabinet
assiste les Brasseries du Cameroun dans la conduite de cette expérience.
En mettant sur le marché ce nouveau produit, les Brasseries du Cameroun
ont manifestement fait une entorse à leur méthode. La campagne
médiatique de lancement a été oubliée. Un lourd silence qui sera
rapidement remplacé par le bouche-à-oreille.
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