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Consommer ou financer sa retraite, le dilemme des baby-boomers
Le Monde
April 13, 2006
La bulle de l'endettement se fait aujourd'hui toujours plus menaçante. Les ménages ne cessent d'emprunter et les baby-boomers et les retraités ne font pas exception. Le pourcentage de foyers endettés est passé de 29% en 2001 à 40% en 2004, pour les ménages dont le chef a plus de 75 ans.
Selon les études de Réserve fédérale, l'envolée immobilière n'a pas réduit l'endettement des ménages. Au cours des cinq dernières années, la valeur de la propriété a augmenté de 71% alors que les hypothèques ont crû de 75%. Les prêts à la consommation sont eux aussi en augmentation.
De plus, 19% des Américains âgés ont hypothéqué leur résidence principale selon la Réserve fédérale, empruntant ainsi $ 31,000 en moyenne (25 000 euros). De nombreux retraités craignent que leurs enfants soient obligés régler les dettes qu'ils auront accumulées.
Lorsqu'on compare l'augmentation de l'endettement et des revenus au cours des vingt-cinq dernières années, la dette des ménages n'a pas beaucoup évolué. Mais l'endettement est aujourd'hui une source d'inquiétude. Alicia Munnell, directrice du Centre des recherches sur la retraite à l'université de Boston a repéré quatre changements qui expliquent pourquoi la situation des retraités a fondamentalement changé.
Aujourd'hui, les salariés doivent épargner plus longtemps pour leur retraite. Les fonds de pension traditionnels sont en train de disparaître. Parmi les employés qui participent à plan de retraite d'entreprise, seuls 38% sont désormais couverts par un fonds de pension traditionnel alors qu'en 1981, cette proportion atteignait 81%. Leur risque de se retrouver démunis a augmenté.
L'augmentation de l'espérance de vie et des coûts médicaux signifient que les employés devront épargner plus longtemps pour leur retraite. L'investissement immobilier rapporte de moins en moins à cause de la baisse des taux d'intérêt. Ces nouvelles réalités économiques auront un impact catastrophique sur l'épargne des ménages. Les baby-boomers ne pourront maintenir des niveaux d'endettement aussi élevés s'ils veulent financer leur retraite convenablement.
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