|
SEARCH | SUBSCRIBE | ||
|
Par Koné Soungalo Le 6 Octobre 2004 Grogne des retraités au Sénégal à laquelle répondent en écho des menaces et autres mises en garde proférées par les retraités de Côte d'Ivoire. Autant dire que la vie de retraités n'est pas de tout repos en Afrique de l'Ouest. La retraite perd chaque jour un peu plus de son caractère noble pour être perçue comme une fatalité, voire une sanction. Aller à la retraite rime dès lors avec condamnation à mort. « Alors que la retraite est l'aboutissement logique de décennies de travail. Il faut pouvoir céder la place sans pour autant perdre le goût de la vie » fait remarquer en ce sens M Théodore Kacou président de l'union nationale des retraités en Côte d'Ivoire (UNARCI) qui milite pour une retraite active et réussie. Récemment au cours d'une conférence de presse qu'il a animée à la bourse du travail d'Abidjan (Côte d'Ivoire), M Théodore Kacou a égrené les difficultés des retraités. « La situation du retraité en Côte d'Ivoire », c'était le thème de cette conférence au cours de laquelle le président de l'UNARCI a révélé que l'Etat doit onze mois d'arriérés de pension bloqués depuis la période de transition. Soit quatre milliards Fcfa. Entre autres griefs il a fustigé les frustrations et la maltraitance dont sont victimes les retraités. « On se rend compte de plus en plus que les actifs payent pour les retraités. Les économies évoluant, on a dû, à cause de la mévente des produits et la récession, arriver à une réduction des effectifs des travailleurs. De sorte qu'au niveau du privé par exemple on s'est retrouvé avec une surchauffe. Au total les cotisations encaissées ne permettaient pas de faire face aux pensions de retraite » explique M Ebagninrin Joseph , de la centrale syndicale ivoirienne UGTCI, par ailleurs secrétaire général du SYNA-CNPS. Il apparaît que les structures chargées de gérer les travailleurs du secteur privé ont plus de difficultés à s'en sortir. Cela tient précisément à la deuxième cause principale. Il s'agit en effet du taux de recouvrement des cotisations des travailleurs. La Côte d'Ivoire ayant opté pour un système de répartition il faut que les cotisations soient versées pour qu'en théorie on puisse payer les retraités. Or, à ce niveau il y a problème. Les sociétés ne reversent pas toujours les cotisations prélevées sur le bulletin de leurs employés.« En outre on constate que certains camarades à la retraite n'ont pas de reversement de leurs cotisations à la CNPS. Dans ce cas de figure, la CNPS procède à une mise en demeure. L'employeur a entre quinze jours et trois mois pour s'exécuter. S'il ne le fait pas il y a notification et majoration des pénalités de retard des cotisations dues. Ensuite on établit une contrainte signée de la CNPS puis visée par le président du tribunal du travail . Si au terme des cinq jours après notification il ne réagit toujours pas il est saisi par voie d'huissier » explique M Ebagninrin. Les choses ne se présentent donc pas toujours sous de bons auspices tant pour les travailleurs que pour les retraités du secteur privé ou les sociétés parapubliques.
|