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Scandale des Retraites au Japon : le Chef de l'Opposition Démissionne à son Tour
Le Monde
May 10, 2004
Le chef de l'opposition japonaise, Naoto Kan, a annoncé, lundi 10 mai, sa démission à la suite d'une affaire de cotisations de retraite impayées qui avait déjà contraint le principal conseiller du premier ministre, Junichiro Koizumi, à démissionner
vendredi.
"Ma responsabilité est extrêmement grave. Afin de l'assumer, je vais démissionner", a déclaré le leader de la principale formation de l'opposition, le Parti démocrate du Japon (PDJ, centriste), lors d'une réunion de parlementaires du PDJ retransmise à la télévision. "Du fond de mon cour, je présente mes excuses au peuple et aux membres de notre parti", a ajouté M. Kan.
Le mois dernier, le chef du PDJ avait reconnu ne pas avoir payé par erreur ses cotisations mensuelles de retraite pendant dix mois lorsqu'il était ministre de la santé et des affaires sociales en 1996. M. Kan, 57 ans, de sensibilité de gauche, avait été élu à la tête du PDJ en décembre 2002. Son mandat devait prendre fin en
septembre.
Parmi les favoris pour lui succéder, figurent le numéro deux du parti, le libéral Ichiro Ozawa, 61 ans, personnalité conservatrice et ex-dirigeant du Parti libéral-démocrate (PLD) au pouvoir, mais aussi le secrétaire général du PDJ, Katsuya Okada, plus jeune (50
ans).
SCANDALE
Compromis dans une affaire similaire, le bras droit du premier ministre, Junichiro Koizumi, Yasuo Fukuda, a dû démissionner vendredi pour éviter une crise politique à quelques semaines d'importantes élections sénatoriales.
M. Fukuda et six autres ministres, dont les titulaires des finances et de la défense, avaient admis avoir "omis" de s'acquitter de leurs cotisations obligatoires, déclenchant un tollé général. Les membres du gouvernement incriminés ont tous affirmé qu'ils avaient oublié de payer lorsqu'ils ont changé de
statut.
Contrairement aux salariés, dont les cotisations de retraite sont automatiquement déduites de leurs revenus mensuels, les travailleurs indépendants, dont les hommes politiques, sont tenus de verser eux-mêmes chaque mois 13 300 yens (100 euros) à la Caisse nationale de retraites.
Le scandale a éclaté alors que la coalition gouvernementale et le PDJ sont convenus d'un compromis pour faire adopter un projet de loi visant à réformer profondément le système des retraites, une réforme impopulaire, selon les
sondages.
Ce projet de loi prévoit notamment une augmentation des cotisations obligatoires pour combler le trou dans les caisses de retraite, dû au vieillissement rapide de la population
japonaise.
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