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Toh Raymond : "La Réforme a Besoin d'Etre Huilée"
By Elvis Kodjo, Fraternité Matin
September 18, 2004
Sous directeur de la prévention à la CNPS, le président de l'Association nationale des retraités du privé de Côte d'Ivoire, Toh Raymond, se prononce sur la réforme de la retraite.
-Vous avez souhaité vous prononcer sur la réforme de la retraite et la Journée des personnes du troisième âge ?
Nous voudrions en premier lieu remercier monsieur le directeur général de Fraternité Matin et toute l'équipe de la rédaction pour cette opportunité qui nous est offerte en vue de nous exprimer sur la reforme de la retraite, opérée par la CNPS, la mensualisation des pensions des retraités du privé, les axes majeurs de la politique de l'ANAREP-CI, mais surtout nous appesantir sur l'organisation de la journée mondiale des personnes du 3è age, célébrée le premier octobre de chaque année.
Il s'agit d'une grande première en Côte d'Ivoire.
-La réforme de la retraite?
Il s'agit en fait d'une réactualisation des dispositions de la loi n° 68-595, modifiée par la loi N° 99-477 du 02/08-99 portant code de prévoyance sociale modifiée par l'ordonnance N° 2000-484 du 12-07-2000. Il en est de même de l'arrêté 33 TAS du 8/12/60 pris au temps du ministre Gris Camille.
L'innovation majeure est qu'elle institue la pension de Veuf. Elle a amélioré conséquemment les taux de cotisation des pensions d'un grand nombre de retraités. Elle simplifie le système de calcul des pensions par pourcentage en lieu et place de la valeur des points.
Tout changement ayant ses avantages et ses inconvénients, il s'avère que certaines dispositions ne sont pas à la satisfaction des retraités. Il s'agit entre autres des conditions de perception de la pension de réversion, surtout pour les veuves. En effet, devenue veuve à 40 ans avec 3 ou 4 enfants de plus de 16 ans, elle est exclue du bénéfice de la pension de réversion jusqu'à ce qu'elle ait 50 ans. Avec la possibilité d'anticipation à partir de 45 ans. Question : Comment va-t-elle vivre avec ses enfants et en plus, payer leurs études ? Pourquoi ramener l'âge de prise en charge des enfants de 18 à 16 ans quand on sait que l'âge de la maturité est de 20 ans et qu'en Côte d'Ivoire c'est à partir de 18 ans que les jeunes votent ?
Ce sont là des dispositions judiciaires pour lesquelles nous avons, sur proposition de notre Département Juridique et du Comité d'études, produit un document tendant à leurs modifications à l'intention de la CNPS, la tutelle et l'Assemblée Nationale.
S'agissant de la revalorisation des Pensions, la réforme a également simplifié la procédure. Elle est désormais octroyée tous les deux ans par l'arrêté de la tutelle sur proposition de la CNPS. Nous conclurons pour dire que cette réforme a besoin d'être huilée par toutes les parties, notamment les agents de la CNPS qui doivent véritablement la maîtriser pour répondre favorablement aux sollicitations des retraités.
-Que pensez-vous de la mondialisation des Pensions ?
Depuis le 29 avril 2004, le principe a été accepté par toutes les parties après, bien sûr, l'élagage des obstacles qui existaient, par des approches responsables. Techniquement, la CNPS et la FENACCOPEC-CI ont achevé d'accorder leurs violons. Le mois de septembre sera consacré à l'ouverture des comptes par les retraités dans les COOPEC-CI de leur choix. Nous n'attendons plus que la signature du décret.
C'est une avancée considérable en ce qu'elle évitera beaucoup de désagréments aux retraités, souvent spoliés de leurs sous lors de la paie pour services rendus par certaines personnes véreuses. Les déplacements des retraités sur de longues distances prendront fin, la COOPEC ayant couvert tout le territoire avec ses 150 agences. Les retraités pourront avoir des prêts. Nos remerciements à la CNPS pour cette importante innovation.
-Quelles sont les axes majeurs de la politique de l'ANAREP-CI ?
Ils ont pour essence de donner un sens à la vieillesse et donc à la retraite par des actions d'une retraite active. Il s'agit donc de créer des structures productrices de revenus au profit et par les retraités eux-mêmes, tout en jouissant de leur statut de retraité. Il faut leur donner les moyens financiers nécessaires pour la réalisation de leurs projets. A ce niveau, il est heureux d'indiquer qu'un comité de pilotage présidé par la banque OMNIFINANCE est en train de mettre en place une structure de financements au profit des retraités du privé. De plus, notre Département des relations internationales en collaboration avec des partenaires ivoiriens , s'évertuera à ouvrir notre association sur le monde extérieur en vue de la signature d'accords de coopération avec des partenaires au développement.
S'agissant de nos rapports avec la CNPS, nonobstant les revendications habituelles qui ne constituent pas la quintessence de notre politique dans la mesure où nous nous comprenons parfaitement et que nos préoccupations sont promptement prises en compte, l'accent sera mis sur la représentativité des retraités du Conseil d'Administration de la CNPS. La création d'une Direction de la Retraite en vue de traiter avec parcimonie et promptitude tous les dossiers des retraités. Attendre 2 ou 3 mois nous paraît suffisant en lieu et place de 12 mois, voire plus actuellement pour liquider un dossier. La pension, faut-il le rappeler, est notre salaire, donc un élément extrêmement sensible.
Le responsable du Département médical, le Dr Sesse Ambroise, s'active pour l'ouverture d'un centre médical en vue de prodiguer les premiers soins aux retraités malades. Nous saluons l'initiative prise par le dynamique maire d'Attécoubé qui consiste à organiser un suivi médical des Seniors de sa commune. Nous y serons associés. Déjà à Yopougon, la CARITAS Saint Joseph nous offre des facilités. Notre noble ambition est d'avoir à terme des centres de santé des retraités dans chaque chef-lieu de région et de département. Tous les canaux seront mobilisés pour y parvenir. Nous avons demandé à la CNPS de nous céder des locaux inoccupés du CMS de Treichville que nous allons équiper nous-mêmes pour en faire un centre de santé des retraités.
Nous privilégions la formation de nos membres à la CNPS, où tout est axé sur les textes de loi. Enfin, un Département de la Communication animé par des journalistes professionnels ayant fait leurs armes à Frat-Mat envisage la création d'une revue des retraités. Comme vous le constatez, nous avançons lentement et sûrement. Nous servons même de locomotive, puisque c'est chaque jour que nous nous rendons compte que les autres nous plagient. Cela est à notre honneur. Nous avons dans notre association des hauts cadres dans tous les domaines.
-Vous allez célébrer la 3e journée mondiale des personnes de 3e âge. Que pouvez-vous nous dire sur cet événement?
C'est une journée mondialement fêtée le premier octobre de chaque année. Il est extrêmement important de préciser qu'effectivement l'ANAREP-CI, une association des retraités, a eu l'initiative certes, mais il ne s'agit nullement d'une affaire reservée exclusivement aux seuls retraités, encore moins à ceux ayant adhéré à notre association. Il s'agit clairement des personnes du 3e âge. A savoir tous ceux qui ont plus de 55 ans, retraités du Privé et du Public, voire nos parents paysans, cultivateurs planteurs. Toues ces personnes du 3e âge sont concernées sans aucune exclusion. C'est pourquoi nous saluons la naissance de l'UGPTA-CI dirigée par le frère Gbokou Zako Gabriel que nous rencontrerons bientôt pour travailler ensemble à l'organisation de cette fête.
-Quels en sont les objectifs?
Les objectifs majeurs de cette journée peuvent se résumer en quelques points :
-Avoir une autonomie de vie
-Créer un comportement citoyen, donc républicain. Il est important de préciser que l'acte que nous posons doit être soutenu. Nous devons par conséquent transcender toutes considérations, toutes les susceptibilités et autres velléités politiciennes pour nous inscrire résolument dans la dynamique républicaine. -Effectuer des voyages dans les différentes régions du pays en vue d'une émulation permanente, et s'ouvrir sur le monde extérieur. Dans l'avenir nous envisageons des manifestations tournantes ou éclatées. Au total, la quintessence de ce brassage historique est de contribuer à une véritable réconciliation des coeurs et des esprits de tous les Ivoiriens et de tous ceux qui vivent en Cote d'Ivoire. Des personnes extérieures viendront nous donner leur expérience dans leurs pays respectifs.
-A terme, faire le recensement de toutes les personnes du 3è age de tous les secteurs socio-culturels notamment les paysans, les cultivateurs et les planteurs des villages et campagnes, les retraités dans les villes etc. en s'appuyant sur l'expérience de l'AMU qui se veut présente partout et au service de tous. -Evaluer les besoins des personnes du 3è age tout en les incitant à valoriser leurs talents.
-Echanger les expériences entre les différentes couches socio-professionnelles sans aucune considération ethnique, religieuse et politique.
Au total, nourrir la Côte d'Ivoire de nos connaissances multiformes et multidimensionnelle, c'est-à-dire notre sagesse, notre savoir-faire et savoir-être en participant résolument et véritablement à la reconstruction et à la réconciliation de notre pays dans le strict respect des institutions républicaines.
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