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Douste : Le Jour Férié Travaillé Insuffisant
Le Nouvel Observateur
France
Le 17Mars 2005
Philippe Douste-Blazy (Sipa)
Le ministre de la Santé a affirmé mercredi que la journée de travail de solidarité "ne suffira pas" à l'avenir à payer la dépendance.
"Que ce soit la droite, le centre ou la gauche, il n'y a pas de réflexion sur ce qui nous arrive" avec l'augmentation de l'espérance de vie, a déclaré Philippe Douste-Blazy lors de la "Convention sociale" de l'UMP, organisée mercredi et jeudi à l'Assemblée
Nationale.
"Personne n'ose vraiment dire: 'qui va payer'?", a-t-il poursuivi. Rappelant que le gouvernement a décidé d'instaurer "une journée de travail de plus" pour "payer la dépendance", il a signalé que "2 mds EUR, ça ne suffira pas devant l'étendue des dégats".
"On a un problème majeur, je ne sais pas comment on va pouvoir payer la dépendance demain", a-t-il averti, en ajoutant qu'il y aurait "des choix majeurs" à faire.
Devant le vieillissement de la population, "si on ne fait pas attention, les hommes et femmes politiques, les partenaires publics, les partis politiques ne vont plus que parler essentiellement maisons de retraites, personnes âgées, fin de vie", a-t-il souligné.
Jeunesse
C'est pourquoi il a mis l'accent sur le "pacte européen de la jeunesse" que Jacques Chirac l'a chargé de promouvoir dans l'Union européenne. "Nous devons avoir une réflexion démographique, seule solution pour payer nos charges sociales", a-t-il préconisé.
Lors de cette convention, la première du genre de l'UMP depuis son élection à la tête du parti, en novembre 2004, Nicolas Sarkozy a déclaré vouloir "évoquer la politique sociale sans
tabou".
Cette réunion doit permettre de montrer que l'UMP a un "rôle d'anticipation et de pédagogie", a expliqué de son côté Pierre Méhaignerie, secrétaire général du parti, tandis que Luc Chatel, porte-parole, assurait en marge de la réunion que "le parti peut être une force de propositions" pour le
gouvernement.
De nombreux intervenants ont ainsi mis en cause les 35 heures, "un verrou" qu'il "faut faire sauter" car "il a provoqué un blocage des salaires", selon Edouard Balladur. L'ancien Premier ministre a plaidé pour "des réformes aussi audacieuses que possibles" dans un "système libéral ordonné".
"Contre le chômage, tout est bon.
Il faut passer du welfare au workfare", a affirmé de son côté l'économiste Nicolas Baverez, remettant en cause "l'Etat providence".
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