La fin de carrière telle que prévue par le gouvernement fait des mécontents, comme sur le site de Caterpillar à Gosselies où une grève de 24 heures est menée en front commun syndical. Tandis que le syndicat chrétien des transports en commun envisage aussi de décrocher.

Le comité wallon du secteur transport en commun de la CCSP "a rejeté à l'unanimité les propositions de fins de carrière du gouvernement", a-t-il fait savoir dans un communiqué. Dénonçant une "véritable régression sociale", le comité commun - qui réunit des délégués de De Lijn, de la STIB, des TEC et des transports aériens - a quant à lui "décidé de passer à l'action, si possible en front commun". Le syndicat chrétien des services publics dénonce notamment la remise en cause des conditions d'accès et de l'âge de la prépension légale à 58 ans ainsi que la disparition, "à court ou moyen terme", de la prépension "canada dry", génératrice d'emploi pour les jeunes. 

Le comité plaide par ailleurs pour que les métiers exercés dans le secteur des transports soient considérés comme des métiers lourds, en raison entre autres de l'insécurité et du stress lié à la circulation. "Le comité wallon s'accociera à toutes les actions décidées par la CSC mais en entamera seule si nécessaire", a-t-il enfin averti. 

Enfin, le front commun syndical FGTB-CSC de Charleroi a appelé, lundi, à "la mobilisation pour l'emploi et contre les mesures gouvernementales". Cette mobilisation générale prendra la forme d'une journée de grève de 24 heures et d'une manifestation qui débutera à 10 heures dans les rues de Charleroi, le lundi 24 octobre.

Les travailleurs de VW-Forest inquiets

Les travailleurs de VW Forest sont également inquiets à propos des nouvelles mesures du gouvernement relatives aux fins de carrière, et en particulier au relèvement de l'âge de la prépension. Aucune action n'a toutefois été décidée pour l'instant, a déclaré Hedwin De Clercq (FGTB). Les travailleurs de l'équipe de nuit avaient arrêté spontanément le travail, ce lundi entre 2h00 et 6h00. De nouvelles actions ne sont pas exclues durant le reste de la journée, a indiqué lundi matin Hedwin De Clercq, délégué FGTB. Au cours d'une assemblée du personnel, nous avons expliqué ce qui se trouve actuellement sur la table en ce qui concerne les fins de carrière. C'est une matière très sensible, a précisé le représentant du syndicat socialiste. 

Selon le responsable syndical, les travailleurs de l'usine bruxelloise s'inquiètent des projets du gouvernement fédéral sur la question des prépensions. Les gens qui ont travaillé durant 30 ou 35 ans à la chaîne sont contents de pouvoir arrêter leur carrière à 55 ans, comme cela peut se faire actuellement, a précisé le responsable syndical. Si nous avons bien lu les plans du gouvernement, la réglementation actuelle pourrait encore être prorogée une fois, mais ensuite les travailleurs de chez nous ne pourraient plus s'en aller qu'à partir de 58 ans. Le problème, c'est que chez Volkswagen il n'existe aucun poste pour les travailleurs plus âgés et que les ouvriers de plus de 55 ans ne peuvent normalement plus travailler à la chaîne, a encore dit Hedwin De Clercq.

Selon lui, l'entreprise n'offre plus de possibilités d'emploi aux jeunes. La direction a demandé une dérogation au SPF Emploi pour les contrats Rosetta, a encore indiqué le syndicaliste. L'action entamée ce lundi matin ne sera donc pas poursuivie. Mais le message aux instances syndicales est clair: la base demande aux responsables nationaux de rejeter le texte du gouvernement, a conclu le représentant de la FGTB. Une nouvelle réunion d'information aura lieu à 18 heures ce lundi sur le site de Forest. La CSC et la FGTB doivent se prononcer ce mardi sur le texte gouvernemental.