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Immigrés à la retraite - les vénérables vulnérables
France inter
France
2 octobre 2005
Interception donne la parole dimanche à de vieux travailleurs immigrés : pourquoi, l'heure de la retraite venue, restent-ils en France? Pourquoi sont-ils seuls, loin du soleil de leur terre natale, dans des foyers qui ressemblent de plus en plus à des mouroirs ?
- Boualem raconte sa vie coupée en deux. Là-bas, sa femme et ses enfants. Ici, une chambre de quatre mètres carrés. Il envoie la moitié de sa paye à sa famille, mais reste en France pour avoir droit au minimum vieillesse et aux soins médicaux.
- Bachir est depuis 50 ans en France. Si c'était à refaire ? - Sûrement pas ! J'aurais resté chez moi en Algérie, dit-il sans hésiter. Et pourtant, c'est incroyable : son fils est venu le rejoindre et vit désormais dans le même foyer Sonacotra.
En mars dernier, le Haut conseil à l'Intégration avait proposé au Premier ministre des mesures pour permettre aux vieux immigrés de finir leur vie décemment, des deux côtés de la Méditerranée.
Pour Interception, c'est un magnifique reportage d'Omar Ouahmane.
Présentation de l'enquête : "Seniors immigrés en France"
Les objectifs
L'enquête lancée par la CNAV et l'INSEE, avec le concours de l'ARRCO, du FAS, de la MSA, de la Caisse des Mines, vise à connaître la diversité des situations des immigrés âgés. Familles séparées ou regroupées, hommes célibataires ou mariés esseulés, chefs de ménage vivant en famille, couples mixtes, femmes immigrées âgées vivant seules ou cohabitant avec des enfants, diversité des origines..., les situations sont multiples. Quels sont, selon ces situations, les profils de carrière, les histoires de vie, les histoires familiales d'une génération à l'autre ? Quelles sont les perspectives de ces migrants, à l'heure de la construction de l'Europe et de l'accélération des mouvements migratoires dans le Monde ?
La nécessité de prendre en compte la réalité de la présence d'immigrés âgés en France passe nécessairement par une meilleure connaissance de leurs situations sociales, familiales et professionnelles, associée à l'étude de leurs trajectoires et de leurs histoires de vie. Que signifie être âgé et immigré, en termes de niveaux de vie, de modes de vie, de besoin de logement, de santé, de services, d'aide sociale, de vie associative, de souhaits ou de projets quant à l'avenir. Leur faible présence dans les maisons de retraite, qui contraste avec le poids accru des vieux au sein des foyers de travailleurs, montre la nécessité d'adapter les systèmes de prise en charge existants aux problèmes spécifiques que peut poser le vieillissement pour des personnes immigrées.
Les données de cette enquête peuvent avoir des retombées en terme de politique sociale. Elle devrait aussi contribuer à faciliter les procédures de gestion des retraites grâce à une meilleure évaluation des flux de populations.
La méthodologie
L'enquête en cours porte sur un échantillon aléatoire de personnes tirées du recensement de 1999, parmi l'ensemble des personnes immigrées qui vivaient en France à cette dâte. Les personnes sélectionnées présentent les caractéristiques suivantes : elles sont âgées de 45 à 70 ans, nées non françaises et hors de France. L'objectif est d'obtenir à partir d'un tirage de 12 000 fiches adresses, 6 à 7 000 questionnaires renseignés et complets. Cette enquête bénéficie du concours du réseau d'enquêteurs professionnels de l'INSEE, qui a une implantation nationale.
Un premier questionnaire "papier" a été testé auprès de 50 personnes en juin 2001 Deux autres tests "CAPI" (le questionnaire a été informatisé) ont suivi en janvier et juin 2002, dans cinq régions différentes. 25 enquêteurs et 350 personnes au total y ont participé. Ces tests ont confirmé la grande diversité des situations d'immigration selon les régions et notamment l'importance de l'immigration de retraite dans le Sud, ou les particularités des frontaliers dans le
Nord.
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