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Un Lobby en Faveur de L'Emploi Senior
Par Benoît Méli, Notre Temps
Juin 2005
. Pour l'emploi des seniors
La Fides (Fédération interrégionale pour le développement de l'emploi des seniors) est bien décidée à « ne pas rester discrète », selon les mots de son président, Jacques Gosselin. Un peu moins de trois mois après sa création, l'association faisait état lors d'une conférence de presse, mercredi 26 mai, de ses ambitions de groupe de pression.
Cette fédération est le résultat de la réunion de plusieurs associations régionales, nationales, et européennes, ouvrant depuis de nombreuses années pour favoriser l'emploi des seniors.
. Provoquer une révolution culturelle
Jacques Gosselin (58 ans), le président de la Fides, entend modifier la vision des Français en matière d'emploi des salariés âgés : « C'est la société tout entière qu'il faut amener à faire évoluer. Les gens doivent comprendre que l'expérience d'un salarié senior est une richesse nationale, que savoir s'adapter après la cinquantaine est aussi un signe de jeunesse. »
Pour lui, « la France ne fait pas travailler ses jeunes avant 25 ans et fait partir ses " vieux " en retraite dès 50 ans. Est-ce raisonnable de résumer sa vie économique à 25 ans de carrière ? »
. Les outils de la Fides
L'association se penche actuellement sur des moyens originaux de sensibilisation, comme des pièces de théâtre ou un annuaire des entreprises respectueuses de leurs salariés les plus âgés. La Fides devrait également produire, avant la fin de l'année, un rapport sur l'évolution du marché du travail senior.
Outre l'idée de démarcher les partenaires sociaux pour les sensibiliser au problème, la Fides a décidé « mettre la pression » sur la classe politique. « Beaucoup d'élus locaux nous ont entendu et se sont montrés sensibles à nos préoccupations », assure le président de l'association.
. Une AARP à la française
Jacques Gosselin assume totalement l'ambition qu'il nourrit pour son association : devenir un lobby auprès des décideurs politiques et économiques. Son modèle ? L'Association des retraités américains, l'AARP (American association of retired persons, 35 millions d'adhérents). « Notre souhait est de figurer parmi les interlocuteurs du gouvernement en matière d'emploi ».
Le président de la Fides se donne jusqu'au mois de septembre pour rencontrer Jean-Louis Borloo et Gérard Larcher, respectivement ministre de la Cohésion sociale et ministre délégué aux Relations du travail. « A terme, nous voudrions influencer la politique française », confie-t-il, déterminé. « Si jamais le terme "lobbyiste" doit figurer sur une fiche de paie en France, elle viendra de chez nous. »
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