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Les Britanniques veulent sauver leurs retraites 

Par Jacques Duplouic, Le Figaro

Royaume Uni

1 decembre 2005

La Commission Turner propose de porter le coût des retraites de 6,2% du PIB actuellement à 8% en 2045. Le Royaume-Uni serait alors encore loin de la France et de l'Allemagne qui sont à 12%. 

L'indispensable réforme des retraites imposera aux Britanniques de travailler plus longtemps et de cotiser davantage pour leurs vieux jours. Tel est le traitement préconisé par Lord Turner, chargé en 2002 par Tony Blair de formuler les bases d'une couverture vieillesse adaptée au XXIe siècle. L'ancien directeur général du patronat britannique (CBI), qui a remis hier ses conclusions, refuse de parler de «crise générale du revenu, aujourd'hui» des retraités. Mais, il ne va pas non plus jusqu'à présenter le système actuel comme «l'envie du monde entier», à l'instar de Frank Field, éphémère ministre travailliste des Affaires sociales, en 1997. 

De fait, la National Pensioners Convention (NPC) souligne que déjà 2,2 millions de retraités britanniques vivent en dessous du seuil de pauvreté. Le régime de base financé sur le budget de l'Etat ne peut offrir que 82,05 livres par semaine pour un célibataire et 131,20 livres pour un couple. A cette retraite de base peut s'ajouter un complément facultatif. Mais seulement 29% des salariés de PME et 60% de ceux des grandes entreprises cotisent à de tels régimes. Il resterait donc, selon l'enquête de Lord Turner, 12 millions de Britanniques, soit près de la moitié de la main-d'oeuvre active, sans complément de retraite. 

De nombreux fonds de pension sont en quasi-faillite. Les régimes d'épargne individuelle, investis dans des actifs financiers, ont essuyé les plâtres de l'éclatement de la bulle Internet. Il en résulte que plusieurs millions de Britanniques qui cesseront leur activité professionnelle dans les prochaines années risquent de se retrouver en situation financière précaire. 

Pour compliquer le problème, la baisse de la natalité et le vieillissement de la population ne peuvent qu'aggraver le déséquilibre financier du système qui a déjà accumulé quelque 57 milliards de livres de déficits (84 milliards d'euros). Lord Turner et la Commission des pensions qu'il a présidée durant trois ans, recommandent un relèvement de l'âge du départ à la retraite. Celui-ci devrait être porté progressivement pour les hommes de 65 ans à 66 ans en 2030 et 68 ans à l'horizon 2050. Et de 60 ans à 65 ans en 2020 pour les femmes. Cette première disposition devrait être complétée par un relèvement des cotisations sociales. 

Création envisagée d'un plan national d'épargne-retraite 

Selon les calculs de la Commission, le coût des retraites, avec ses propositions, passerait de 6,2% du produit intérieur brut (PIB) actuellement à 7,5% à 8% du PIB en 2045. La Grande-Bretagne serait alors encore loin de la France et de l'Allemagne, deux pays qui consacrent 12% de leur PIB aux retraites. Enfin, les pensions qui ne sont indexées que sur la hausse des prix pourraient l'être désormais sur les salaires. Une telle disposition serait appréciée par les syndicats qui bataillaient depuis sa suppression par Margaret Thatcher au début des années 80. Gordon Brown, le Chancelier de l'Echiquier, a déjà fait savoir, lui, qu'il la trouvait trop onéreuse. 

Pour remédier au manque de prévoyance des salariés, Lord Turner suggère la création d'un plan national d'épargne-retraite. Les salariés seraient systématiquement «enrôlés» mais avec la faculté de renoncer le mois suivant leur inscription. Leur contribution serait de 5% du montant de leurs revenus imposables au-delà de 5 000 livres. Les employeurs devraient, eux, participer à hauteur de 3%. Une manière «d'encourager» les salariés à investir pour leur propre retraite mais en «les laissant libres de la décision». Cette perspective n'enchante pas les employeurs. David Frost, directeur général des chambres de commerce évoque «un handicap» coûteux en terme d'emplois. 


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