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Algérie 12 octobre 2006
En
effet, plus de 2000 retraités se sont rassemblés hier devant l’UGTA.
Des retraités qui réclament en premier lieu des excuses de la part de
Tayeb Louh, ministre du Travail et de la Sécurité sociale. De leur avis,
M. Louh les a humiliés. De ce fait, ils exigent « réparation ». Dans
les pays qui se respectent, les médecins se rendent chez les retraités
pour leur prodiguer des soins. En Algérie, les retraités sont insultés
et passent des heures à se faire ballotter d’un fonctionnaire à un
autre au niveau des agences de remboursement », a lancé de vive voix un
retraité. Un fait dénoncé, d’ailleurs, à l’unanimité par les
retraités présents à cette manifestation. « La tutelle ne facilite pas
la tâche aux personnes âgées. Trouvez-vous normal que l’on convoque
un malade chronique âgé de 80 ans à la caisse de sécurité sociale
parce que tout simplement il a déposé une ordonnance dont le montant dépasse
les 1000 DA. Le comble est que ce retraité malade ne risque pas de récupérer
son argent de sitôt », dira avec regret un retraité. Des
Laissés-pour-compte La
famille des retraités se retrouve, aujourd’hui, dans une situation des
plus précaires. Avec un pouvoir d’achat laminé de plus en plus par une
augmentation effrénée du niveau de vie, les retraités se considèrent
comme des laissés-pour-compte alors qu’ils ne cessent de réclamer le
droit à la vie. Le retraité n’arrive pas à comprendre pourquoi
jusqu’à l’heure actuelle, il n’y a pas eu la signature de l’arrêté
relatif à la revalorisation annuelle des retraites. « Les retraités
attendaient fiévreusement, durant le mois de mai, une revalorisation
annuelle, mais la question, apparemment, n’est pas encore tranchée en
haut lieu. Donc, nous devons attendre encore ! », a-t-il affirmé. Hier,
la colère était visible sur les visages des retraités. Pour sa part, M.
Azzi, premier responsable de la fédération, a affiché sa satisfaction
quant à la mobilisation des retraités. « Ils ont tous répondu à notre
appel. Des sit-in ont été observés à travers le territoire national.
Dans certaines villes, le nombre de manifestants a dépassé les 3000.
Cela démontre sans aucun doute qu’il y a un ras-le-bol et un marasme
chez cette catégorie de personnes », a-t-il souligné. Celui-ci estime
que les retraités ont toujours été marginalisés. Ils ont de tout temps
manifesté leur mécontentement. Leur
cri de douleur a été, pour une fois, entendu par le premier magistrat du
pays qui a pris des décisions en leur faveur. Des dispositions qui,
malheureusement, de l’avis de M. Azzi, ont été appliquées de manière
anarchique et une grande partie des concernés a été exclue et n’a pas
bénéficié de ces avantages et ce, sans aucun justificatif. M. Azzi, qui
rappellera que la retraite n’est pas un salaire mais une prestation
sociale, ne comprend pas pourquoi le retraité s’acquitte des mêmes
charges que la personne en activité. Rien ne distingue l’un de
l’autre. Revenant à la source du problème, ce dernier s’est interrogé
quant à la non-application par l’administration des décisions prises
par le chef de l’Etat. Des décisions figurant dans la loi de finances
et traduites dans l’article 29 qui stipule qu’il est créé une
indemnité complémentaire mensuelle au profit des titulaires de pensions
de retraite et des titulaires de pensions d’invalidité (ICPRI) de deuxième
et troisième catégories, telles que définies par l’article 36 de la
loi n°83-11 du 2 juillet 1983 relative aux assurances sociales. Cette
indemnité est attribuée aux pensions du régime des salariés dont le
montant mensuel est inférieur à 10 000 DA et l’indemnité complémentaire
mensuelle au profit des titulaires d’allocations de retraite (ICAR) du régime
des salariés dont le montant mensuel est inférieur à 7000 DA. «
Pourquoi l’administration refuse-t-elle d’appliquer les décisions du
Président ? Les responsables au niveau de l’administration ne peuvent même
pas évoquer la faillite de la Caisse des retraites puisque l’argent en
question est puisé au Trésor public », a expliqué M. Azzi. Des
retraités toujours déterminés Les 2000 personnes présentes hier au rassemblement ont voulu transformer
le sit-in en une marche vers le ministère du Travail. Il a fallu donc
l’intervention de M. Azzi pour calmer les esprits. « Nous avons opté
pour un sit-in, nous allons respecter cette démarche. Maintenant, nous
avons confiance, il va y avoir une réponse aux préoccupations légitimes
des retraités. Nous sommes par contre déterminés à aller jusqu’au
bout, et si les pouvoirs publics ne prennent pas en charge nos doléances,
nous allons engager d’autres actions plus virulentes », a-t-il affirmé.
Celui-ci est persuadé que les 300 000 adhérents que renferme la FNTR
sont déterminés et mobilisés pour l’obtention de leur droit. Par
ailleurs, M. Azzi a relevé que la FNTR n’a pas jugé utile
d’impliquer les hauts responsables de la centrale syndicale car la fédération
est apte et a pour rôle de gérer les problèmes des retraités. En plus
de l’important sit-in observé à Alger, des centaines de retraités ont,
durant la même journée, mené des actions analogues dans les wilayas de
Tizi Ouzou, Bouira, M’sila, Béjaïa et Tipaza.
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